Donbass. Opération russe

"Un film d’action": la reddition présumée de soldats russes en Ukraine fait douter un ex-officier

Un tournage impeccable dans des conditions d’embuscade, l’uniformité des tenues, rare pour le front, et tout un tas d’autres indices "intriguent" un ancien officier français devant une vidéo montrant la soi-disant reddition de soldats russes en Ukraine. Dans son analyse pour TFI/LCI, il affirme qu’"on est dans un film d’action".
Sputnik
Tout récemment, une vidéo qui montrerait la reddition présumée de trois soldats russes à l’armée ukrainienne a fait le tour des réseaux sociaux. Or, plusieurs indices laissent planer des doutes quant à la véracité de ces images.
Invité chez LCI, Louis Saillans, ancien capitaine dans les forces spéciales, décortique cette séquence, filmée, d’après lui, comme par un professionnel.

Stabilité de la caméra

"Alors que le terrain a l'air assez inégal, le cadreur se déplace très correctement", fait-il par exemple remarquer, ajoutant qu’il s’agit "presque d’un cadreur professionnel", alors que sur le terrain d’une guerre les séquences sont plutôt maladroitement filmées avec des portables.
"On est dans un film d’action", lance-t-il.
Selon les observations de l’ancien officier, il est possible de supposer qu’un repérage des lieux avait été effectué au préalable.
La séquence montre les soldats ukrainiens allongés au sol, comme s’il s’agissait d’une embuscade. Or, le caméraman reste debout, selon les plans de la vidéo.
"Il n'y a aucune raison d'avoir un caméraman à cet endroit-là, dans cette position, dans une ambiance de combat. Il aurait dû être planqué, ou au moins allongé comme les soldats", observe à son tour Pierre Servent, spécialiste des questions de défense pour TF1/LCI.

"Parfaitement équipés"

Un autre détail qui "frappe" Louis Saillans est la tenue des soldats ukrainiens.
"Tout le monde est cagoulé. […] Allez-vous balader avec 20 kilos d’équipement, très rapidement vous enlevez votre cagoule pour respirer", explique l’ancien officier.
Ce qui saute aussi aux yeux, c’est "une forme d’uniformité dans les équipements qui n'est pas habituelle sur le front", ils sont "parfaitement équipés".
En outre, la position du blindé russe étonne. Pour l’auteur de l’ouvrage Chef de guerre, il est bizarre que le blindé s’arrête au milieu du champ et arrive pile à l’endroit où sont les soldats, "magnifiquement avec un cadreur".
Qui plus est, le véhicule continue son chemin même après qu’un soldat ukrainien lui fait un signe de faire halte.
"Normalement, devant un blindé qui ne respecte pas cet ordre, le soldat ukrainien aurait dû tirer", explique Pierre Servent.
Sans donner de conclusion précise, Louis Saillans insiste qu’"il y a certaines choses qui [l]’intriguent".
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