Le 6 octobre, l’Union européenne a publié le huitième lot de sanctions antirusses en réponse au rattachement des quatre nouvelles régions à la Russie. La Belgique s'était pourtant abstenue lors du vote sur les nouvelles mesures restrictives, a confirmé son Premier ministre, Alexander De Croo.
"La question est de savoir comment nous pouvons maintenir la solidarité des pays européens et de notre population pour continuer de soutenir l'Ukraine. Certes, les succès militaires engrangés par l'Ukraine aident (...), mais si le coût économique devient aussi élevé et que des gens perdent leur emploi, ça va devenir difficile", a expliqué l’homme politique en marge d'une réunion de la Communauté politique européenne à Prague.
Importation de produits sidérurgiques
Le 3 octobre, le député belge André Flahaut (Parti socialiste) avait mis en garde contre le risque de fermeture de deux usines dans le pays. "Si on accepte ce huitième paquet de sanctions, il est clair que deux usines en Belgique (du sidérurgiste russe) NLMK, localisées à Clabecq et à La Louvière, seront directement impactées", a-t-il dit.
L’acier fait partie du lot des restrictions imposées contre Moscou le 6 octobre. Désormais, l’importation dans les pays de l’UE de produits sidérurgiques finis ou semi-finis, originaires ou exportés de Russie sera complètement prohibée. Pourtant, l’interdiction totale pour deux produits semi-finis qui nécessitent une transformation ultérieure par l’industrie sidérurgique de l’UE, entrera en vigueur après une période de transition maximale de deux ans.
Risque de troubles sociaux
Dans un entretien accordé au Financial Times, Alexander De Croo avait prévenu que les gouvernements des pays européens devaient rester "prudents", non seulement pour contrer l'inflation galopante alimentée par la hausse des prix de l'énergie, mais aussi pour contenir le risque de troubles sociaux. Il a indiqué que les gens recevaient des factures "complètement folles" et qu’à un moment donné, ça pourrait "craquer".