La baisse de deux millions de barils par jour décidée par l’Opep+, les 23 principaux producteurs de pétrole, est "probablement logique", le marché étant très volatile et faisant face à de grands changements. Dans ce contexte, "il est irrationnel de maintenir le niveau précédent de production de pétrole", a déclaré à Sputnik Vladimir Olentchenko, chercheur principal au Centre d'études européennes de l’Institut de l'économie mondiale et des relations internationales, de l’Académie des sciences de Russie.
"À la veille de la prise de la décision, les États-Unis ont tenté de faire pression sur les pays de l'Opep et sur l'organisation elle-même dans son ensemble", a souligné M.Olentchenko.
Il a expliqué que les prix, notamment pour les services publics et les carburants, sont assez élevés aux États-Unis. Et le 8 novembre auront lieu les élections législatives de mi-mandat au Congrès.
"L'administration américaine actuelle s'attendait à ce que si elle pouvait négocier avec les pays de l'Opep et les convaincre de maintenir la production au même niveau, voire de l'augmenter, cela fera baisser les prix aux États-Unis et accroîtra la popularité du parti démocrate. Mais cette tentative a échoué", a indiqué le spécialiste.
L’Opep choisit une relation fiable avec la Russie
Les pays de l'Opep, qui ont voté pour la baisse de la production, "semblent avoir beaucoup de doutes et de scepticisme" envers Washington, estime-t-il.
D’après Vladimir Olentchenko, "c'est typique pour les États-Unis de revenir sur les accords, d'en changer facilement les termes, et il est compréhensible que les pays de l'Opep en tiennent compte. Ainsi, ils ont choisi une relation fiable avec la Russie plutôt qu'une relation incertaine avec les États-Unis".
"De plus, quelles sont les garanties que dans quelques mois ou même plus tôt, les États-Unis ne convoqueront pas leurs alliés pour leur dire: "Maintenant, nous imposons des restrictions à l’encontre des pays arabes (…). Et je dirais que les pays arabes ne font que se prémunir contre l'inconséquence américaine".
Dans ce contexte, la Russie peut se sentir plus confiante et peut compter davantage sur les États arabes plutôt que sur l'Union européenne et Washington, résume M.Olentchenko.