Pour nouer des relations avec d’autres pays comme la Chine, la Russie et les États-Unis, Ouagadougou devrait d’abord "décoloniser les mentalités", a déclaré ce lundi 3 octobre à Sputnik Abdoul Kader Gandema, juriste en droit public fondamental, membre du mouvement Nouvelle Génération en Marche (NGM) et du Réseau des jeunes leaders pour le développement du Faso (RJLDF).
"Il faut que ce partenariat soit bilatéral. Il ne faut pas quitter le colonisateur précédent pour tomber encore dans l’euphorie et s’attacher à un autre colonisateur, nous n’avons pas besoin de cela. Nous avons besoin de décoloniser la mentalité des populations", a indiqué M.Gandema.
Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a renversé le colonel Damiba et s’est proclamé chef de l’État fin septembre, a déclaré ce 3 octobre à RFI qu’il comptait revoir les termes de partenariat avec Paris et rechercher d’autres partenaires.
"Un partenariat gagnant-gagnant"
M.Gandema estime que le Burkina Faso a avant tout "besoin d’un partenariat qui va garantir [sa] souveraineté, que ce soit avec la France, avec la Russie, avec les États-Unis":
"Si un partenariat extérieur peut nous permettre de sortir de cette crise, alors pourquoi pas? Il serait le bienvenu. Comme le cas au Mali, avec un partenariat bilatéral avec la Russie. Un partenariat gagnant-gagnant, garantissant la souveraineté de l’État. Un choix concret fait en connaissance de cause et assumant toutes les conséquences qui peuvent en découler".
L’expert a rappelé à cette occasion que l’opération Barkhane avec la coalition du G5-Sahel s’était soldée par un échec.
"Ce mouvement de coalition de la force G5-Sahel s’est heurté à un échec, avec notamment de l’insécurité qui perdure dans la zone des trois frontières: au Burkina, au Niger et au Mali. Nous avons noté le retrait du Mali de l’opération Barkhane ce qui peut être significatif quant aux résultats de l’opération", note l’interlocuteur de Sputnik.