Sur fond de tensions entre la Turquie et la Grèce, le Président turc a critiqué mercredi Washington pour sa position "biaisée" vis-à-vis de ses alliés de l'Otan, relate l'agence de presse turque Anadolu. Recep Tayyip Erdogan a notamment condamné, lors d'une interview télévisée, la récente décision de Washington de lever un embargo sur les armes à destination de l'Administration chypriote grecque, qui frappait Chypre depuis des décennies.
Les États-Unis ont décidé de le lever à condition que Chypre continue d’empêcher les navires de guerre russes d’accéder à ses ports pour le ravitaillement et l’entretien. Dénonçant cette décision américaine, le chef de l'État turc a promis que "cet acte ne restera pas sans réponse" et s'est dit prêt à "prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les Chypriotes turcs".
Un allié "sans égal"
Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs souligné que les États-Unis ne pouvaient pas trouver un autre allié comme la Turquie: "Il n'y a tout simplement aucune comparaison entre l'importance de la Turquie et de la Grèce au sein de l'Otan".
Membre de l’Otan, la Turquie maintient des troupes dans le nord de Chypre contrôlé par la République turque (autoproclamée) de Chypre Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara. Dans cette même interview, le Président turc a appelé la communauté internationale à reconnaître la RTCN. Selon lui, "cela ouvrirait la voie à la résolution de la question chypriote."
La Grèce, à qui la Turquie dispute le tracé de la frontière maritime et aérienne dans la zone de la mer Égée, dénonce toute accusation d'Ankara concernant le prétendu suivi de ses avions avec des systèmes de défense antiaérienne S-300. Elle juge "scandaleuses et excessives" les actions des responsables turcs, sapant par là même, selon elle, la cohésion de l’Otan.