Réseau de pipelines vers 2030: l’Afrique s’apprête à réaliser un projet d’envergure

Plus d’une dizaine de pays d’Afrique centrale veulent mettre en place un vaste réseau de pipelines qui permettra d’exporter du pétrole brut, de l’essence, du gaz. Il est impératif de rendre ce projet viable vers 2030, sinon le continent perdra ses marchés et s’enfoncera davantage dans la crise, met en garde un ministre équatoguinéen.
Sputnik
La Guinée équatoriale a présenté début septembre au forum énergétique à Douala un projet ambitieux: le Central African Pipeline System (CAPS), réseaux de pipelines d’environ 6.500 kilomètres reliant 11 pays.
Il est impératif de rendre ce projet viable dans un délai de sept ans, pour éviter la crise dans les pays africains, met en garde Gabriel Mbaga Obiang Lima, ministre équatoguinéen des Mines et des Hydrocarbures à l’origine du projet, dans une interview à Africa24.

"Le délai c’est 2030. Nous n’avons que sept ans. Lorsque j’étais à Douala, j’ai été très clair avec tous mes collègues et ministres. Ce n’est pas un projet qui peut attendre".

En cas de retard de lancement, les pays risquent de perdre leurs principaux marchés d’exportation.

"Si nous ne le faisons pas en sept ans, nous nous retrouverons avec notre pétrole et notre gaz sans marché pour les écouler parce que l’ensemble de l’industrie et du marché mondial aura changé et n’aura plus besoin de notre pétrole", a fait savoir le ministre, en ajoutant qu’en 2030 les Européens, les Américains, les Asiatiques comptent assurer la transition énergétique.

Pays interconnectés

Le projet, comprenant un réseau de trois pipelines gazières et pétrolières reliant au total 11 pays d'Afrique centrale, a déjà a reçu l’adhésion de la Guinée équatoriale, du Cameroun, du Gabon, du Tchad, de l’Angola, du Congo et de la République démocratique du Congo. Le coût n’a pas été rendu public.
L’objectif est de créer et de connecter des hubs, des zones où les pays producteurs pourront acheminer les hydrocarbures, stocker et distribuer du gaz, du pétrole, du gaz naturel liquéfié. Au moins trois raffineries et centrales électriques alimentées au gaz seront également construites.
Le projet favorisera l’apparition de zones industrielles.

"La beauté d’un système d’oléoducs est qu’il favorise l’éclosion de zones industrielles; parce que lorsque vous avez une zone industrielle, vous pouvez exploiter le brut pour l’électricité, pour la pétrochimie et les coûts sont extrêmement faibles parce que l’infrastructure est déjà en place", a indiqué Gabriel Mbaga Obiang Lima.

Les réserves de pétrole en Afrique centrale sont estimées à 31,3 milliards de barils, les principaux pays pétroliers de la région sont le Gabon, la République du Congo, la Guinée équatoriale, le Tchad et l'Angola.
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