Les Vingt-Sept ne savent toujours pas sur quel pied danser vis-à-vis du pétrole russe. Alors qu’un accord pour un embargo avait difficilement été arraché en mai, l’Union européenne envisage désormais de revenir sur sa position pour privilégier un plafonnement des prix.
Mais là encore, la cacophonie règne, rapporte Bloomberg. La Commission européenne a récemment tenté de sonder les États membres, mais Chypre et la Hongrie ont fait part de leur opposition, selon des sources proches du dossier. L’unanimité est pourtant requise pour que la mesure soit adoptée.
L’accord pour un plafonnement des prix du pétrole russe pourrait donc être reporté, jusqu'à ce qu'un ensemble plus large de sanctions soit convenu.
De l’embargo au plafonnement
L’idée d’un plafonnement des prix de l’or noir russe avait été avancée par Washington, début juillet. Une manière de laisser le pétrole circuler, tout en bridant les profits pour Moscou.
Les Etats-Unis avaient eux-mêmes décrétés l’embargo début mars. Même si le pays importe une quantité minime de pétrole russe, cela n’avait pas empêché les prix de l’essence de s’envoler dans des proportions encore jamais vues.
"Nous voulons garder le pétrole russe sur le marché mondial, pour essayer d'éviter une hausse des prix qui pourrait conduire à une récession de l'économie mondiale […]. Mais nous avons aussi pour objectif de limiter les revenus que la Russie en tire", avait alors déclaré Janet Yellen au Congrès.
Les dirigeants du G7 avaient finalement trouvé un accord de principe sur ce plafonnement début septembre, sans que les modalités d’application ne soient dévoilées.
La Russie a de son côté déclaré qu’elle cesserait toute bonnement de vendre son pétrole à tout pays ayant souscrit à un tel plafonnement.