Berlin n’a pas l’intention de livrer des chars à Kiev. Le chancelier Olaf Scholz a en effet déclaré que la livraison de ce type de matériel pourrait constituer une étape dangereuse, à même de faire basculer l’Otan dans la guerre.
"Nous soutenons l'Ukraine. Nous le faisons d'une manière qui ne dégénère pas en une guerre entre la Russie et l'Otan, car ce serait une catastrophe", a-t-il ainsi expliqué dans un entretien au New York Times.
Le dirigeant allemand a soulignait que son pays faisait déjà "vraiment beaucoup" pour l’Ukraine.
Les chars de la discorde
Depuis plusieurs semaines, l’Ukraine insiste pour que l’Allemagne lui livre des chars Leopard 2 et des véhicules de combat d'infanterie Marder, tous de conception allemande. La ministre de la Défense, Christine Lambrecht, avait déjà affirmé que son pays ne voulait pas agir unilatéralement sur ce dossier et ne sera pas le premier à livrer des chars de combat à Kiev.
Au-delà de la question de la formation des tankistes, l’utilisation de chars allemands dans ce conflit pourrait aussi rappeler de sombres pages de l'Histoire.
"Le chancelier Olaf Scholz a très peur pour des raisons historiques de l’effet politique d’images de chars allemands qui tirent sur des Russes", explique ainsi à France 24 Gustav Gressel, spécialiste des questions militaires russes au Conseil européen des relations internationales basé à Berlin.
La position allemande est cependant très mal vécue par Kiev. Le Président ukrainien a même affirmé que ce refus de livrer des chars lui rappelait des "échos nazis ".