25 ans plus tard, cette alerte a une résonnance toute particulière. Le 20 juin 1997, Joe Biden alors sénateur du Delaware, avait tenu un discours devant le Conseil de l’Atlantique. La Hongrie, la Pologne et la République Tchèque avaient été invitées quelques jours avant le sommet de Madrid, où elles avaient engagé des pourparlers en vue d’adhérer à l’Otan.
Interrogé sur l’éventualité d’une adhésion des pays Baltes à l’Alliance, Joe Biden avait alors déclaré que cela entraînerait une réaction vigoureuse et hostile de la part de la Russie.
"Si une chose devait faire pencher la balance, en termes de réaction vigoureuse et hostile en Russie, ce serait l’admission des pays baltes dans l’Otan", a-t-il jugé.
Promesse de non-élargissement de l’Otan
Le 9 février 1990, le secrétaire d’Etat américain de l’époque, James Baker, s’est entretenu avec le dirigeant soviétique Mikhail Gorbatchev. Au cours de la discussion qui portait sur la réunification allemande, le dirigeant soviétique avait émis une condition, à savoir le non élargissement de l’Otan à l’est. Toutefois, le 10 janvier 1994, lors du sommet de Bruxelles, les 16 pays membres de l’Otan ont évoqué la possibilité d’un éventuel élargissement. En 1995, l’étude de ce projet a été concluante.
En 1999, La Hongrie, la Pologne et la République Tchèque deviennent membres, puis les pays Baltes en 2004. En 2007, lors de la conférence de Munich, Vladimir Poutine a dénoncé cet élargissement de l’Otan, ainsi que l’unilatéralisme des États-Unis.
"Il me semble évident que l’élargissement de l’Otan n’a rien à voir avec la modernisation de l’Alliance ni avec la sécurité en Europe. Au contraire, c’est une provocation qui sape la confiance mutuelle et nous pouvons légitimement nous demander contre qui cet élargissement est dirigé.", avait déclaré le Président russe.