"La fin au dictat du dollar": l’OCS veut œuvrer pour un monde multipolaire

Les chefs d’États de plusieurs puissances se sont réunis au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai pour tenter de définir les règles d’un nouveau monde multipolaire. Russie, Inde, Chine et Turquie ont également convenu de plusieurs partenariats.
Sputnik
L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a tenu son dernier sommet à Samarcande, réunissant plusieurs chefs d’États, dont celui de la Russie, de la Chine, de l’Inde et de l’Iran. La Turquie et l’Azerbaïdjan étaient également invités cette année.
À travers la signature d’une quarantaine de documents, les différentes parties ont tenté de promouvoir la vision d’un monde multipolaire. Les membres ont notamment dénoncé l’application unilatérale des sanctions économiques autres que celles adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Une feuille de route a également été fixée pour augmenter progressivement la part des monnaies nationales dans les règlements mutuels, afin de sortir de la dépendance au dollar.
"L'organisation met déjà en œuvre un nouveau modèle de coopération basé sur l'égalité, les principes d'un monde multipolaire et le bénéfice mutuel. Là où il n'y a pas de "dictat du dollar", de pression des sanctions", explique ainsi à Sputnik, Vladimir Petrovsky, de l'Institut de la Chine et de l'Asie moderne à l'Académie russe des sciences.
Le Président russe a fait part de l’augmentation des échanges commerciaux avec de nombreux pays membres de l’OCS. Par exemple, les échanges avec la Chine qui devraient atteindre 200 milliards de dollars et 100 milliards de dollars avec la Turquie.

Gaz et céréales

Dans le sillage du conflit en Ukraine, le Président russe s’est également entretenu avec son homologue turc, à propos des exportations de céréales via la mer Noire.
Vladimir Poutine a ainsi remercié Recep Tayyip Erdogan d’avoir œuvré pour les accords d’Istanbul, tout en déplorant que la reprise des exportations de céréales n’ait pas bénéficié en priorité au pays dans le besoin.
Seulement 4,5% de ces exportations sont allées aux pays les plus pauvres dans le cadre du programme de l’ONU, a souligné le chef d’État russe. La plupart des céréales exportées d’Ukraine appartiennent à des entreprises américaines qui y possèdent des terres, a-t-il ajouté à l’issue du sommet.
Le dirigeant russe n’a d’ailleurs pas exclu une révision des accords d’Istanbul.
La crise énergétique a également été au centre des débats. La Russie s’est notamment félicitée qu’Ankara puisse payer jusqu’à 25% de son gaz russe en roubles dans un proche avenir. Vladimir Poutine a également évoqué avec le Président turc la construction de la centrale nucléaire d'Akkuyu, précisant que les documents finaux avaient été signés pour commencer ce "chantier grandiose".
Le gazoduc Soyouz Vostok, qui doit relier la Russie à la Chine à travers le territoire mongol a également été abordée.
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