Alors que les troupes ukrainiennes ont lancé une contre-offensive sur l’axe sud de l’opération militaire spéciale, Kiev ne cesse d'exiger de nouvelles livraisons d'armes. Berlin hésite toujours à lui en fournir des lourdes. Mais son soutien à Kiev est condamné par la diplomatie russe.
L'Allemagne a ainsi franchi une "ligne rouge" lorsqu'elle a entamé les livraisons de ses armes létales à l'Ukraine, a déclaré, dans une interview au quotidien russe Izvestia l'ambassadeur de Russie à Berlin, Sergueï Netchaïev.
Elle n'aurait pas dû entreprendre ces démarches "y compris compte tenu de la responsabilité morale et historique à l'égard de notre peuple pour les crimes des nazis pendant la Grande Guerre patriotique [de 1941-45]", selon lui.
Bourrer l'Ukraine d'armes, "comme l'exigent de l'Allemagne ses alliés anglo-saxons de l'Otan", est une route qui ne mène nulle part, ne fait que traîner le conflit en longueur et augmente le nombre de victimes, a-t-il indiqué. Le processus de réconciliation des peuples russe et allemand est "soumis à une érosion", a ajouté le diplomate.
Hésitations allemandes
Le chancelier Olaf Scholz avait promis à l'Ukraine de nouvelles livraisons d’armes. L’Iris-T, le système de défense aérienne "le plus moderne dont dispose l'Allemagne", sera livré "dans les semaines à venir", a promis la ministre allemande des Affaires étrangères.
D'autre part, Annalena Baerbock s'est montrée évasive face à la question de son homologue ukrainien Dmytro Kuleba, qui a réitéré samedi sa demande de chars Leopard. La Défense allemande avait plus d'une fois indiqué que la Bundeswehr ne pouvait plus fournir des armes à l'Ukraine car ses propres réserves sont épuisées.