Dans un entretien exclusif accordé à l’Office de radiodiffusion télévision nationale du Mali (ORTM), le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, est revenu sur les accusations contre la France.
À la mi-août, le Mali avait déjà demandé au Conseil de sécurité de l’Onu d’œuvrer afin que "la République française cesse immédiatement ses actes d’agression" à son encontre. "En cas de persistance", le pays se réservait même le droit de "faire usage de la légitime défense".
Abdoulaye Maïga a cependant précisé qu’au Mali on faisait "très clairement la différence entre les autorités actuelles de la France" et le peuple français pour lequel les Maliens éprouvent un énorme respect.
Il a notamment reproché aux autorités françaises "des violations intempestives" de l’espace aérien du Mali, ainsi que d’avoir "fourni des renseignements et des armes à des groupes terroristes".
D’autres preuves seront présentées
"Nous avons encore d'autres preuves qui seront présentées à la suite de cette session spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies, que la communauté internationale et le monde découvrent comment un état membre du conseil de sécurité se comporte", a-t-il déclaré.
Le colonel a rappelé que le Mali avait déjà "introduit une plainte avec toutes les preuves à l’appui" auprès du Conseil de sécurité.
À la mi-août, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop avait réclamé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur la situation dans son pays. En cause, "des violations répétitives et fréquentes de l’espace aérien malien", ainsi que la collecte et la livraison par la France de renseignements, d’armes et de munitions aux groupes terroristes.
Accusations réfutées
L’ambassade de France au Mali a réfuté dans la foulée ces accusations.
Elle a rappelé sur Twitter qu’en 9 ans d’intervention française au Mali, de nombreuses villes tombées entre les mains des terroristes avaient été libérées.
L’ambassade a indiqué que 53 soldats français dont "la mission consistait à lutter contre les groupes terroristes, et ce faisant, à améliorer la sécurité des Maliens", avaient trouvé la mort.
"La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui demeurent ses ennemis désignés sur l’ensemble de la planète", a résumé l’ambassade.