Après avoir déploré, cette semaine, que les exportations de céréales depuis les ports de la mer Noire ne profitent pas aux pays en développement, notamment aux Africains, Vladimir Poutine a reparlé de ce problème dans sa conversation avec Emmanuel Macron.
Pour le Président russe, les céréales des ports de la mer Noire doivent en priorité être destinées aux pays en développement.
"Il est extrêmement important que la Commission européenne ne créé pas d'obstacles à la livraison de produits agricoles russes et engrais aux marchés des pays de l'Afrique, du Moyen-Orient et d'Amérique latine", a en outre déclaré Vladimir Poutine, cité par le service de presse du Kremlin.
Les pays exposés à la crise reçoivent peu de blé
105 navires transportant près de 2,5 millions de tonnes de blé ukrainien ont déjà quitté les ports d'Ukraine, selon l'agence de presse turque Anadolu. Ces livraisons sont effectuées dans le cadre de l'accord alimentaire scellé fin juillet en Turquie.
Cependant, d'après les données de l’Onu, les pays africains, bien qu’exposés à une crise alimentaire, reçoivent peu de livraisons. Le Moyen-Orient et l'Afrique en ont ainsi obtenu 27,5%, contre environ 40% pour l’UE. Pour Vladimir Poutine, les Européens "continuent d’agir comme des colonisateurs".
"Responsabilité commune"
Pour sa part, Emmanuel Macron a rappelé que les sanctions européennes ne s’appliquaient ni aux produits agricoles ni à ceux indispensables à l’agriculture, selon l’Élysée.
Le Président français a souligné "la responsabilité commune" quant à la sécurité alimentaire mondiale.
À ce titre, M.Macron a demandé à son homologue russe "de veiller à ce que l’accord conclu par la Russie avec l’Ukraine et la Turquie, sous la supervision des Nations unies, soit mis en œuvre de telle manière que les céréales exportées aillent bien à ceux qui en ont le besoin le plus urgent".
Poursuivant sur ce sujet, le chef de l’État français a mis en valeur l’importance de l’initiative FARM, prise par la France avec les organisations internationales concernées.