Ils voulaient un "septembre noir" afin de dénoncer l’inflation. Le mouvement des Gilets jaunes a lancé sur les réseaux sociaux un appel à manifester le 10 septembre 2022. Cette mobilisation en des lieux tenus secrets a débouché sur 103 interpellations, rapporte Le Parisien. Dès 7 heures du matin, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les premiers regroupements non-déclarés, notamment porte de Saint-Cloud et places de Colombie et du Trocadéro.
Dans un communiqué, la préfecture de police de Paris a annoncé que les personnes contrôlées lors des premiers rassemblements avaient à nouveau été aperçues en fin de matinée au niveau de la place de l’Étoile, ce qui a entraîné verbalisations et interpellations. Le document annonce que vers 14 heures, des individus se sont mêlés à une manifestation déclarée en soutien à l’Ukraine. Ils ont ensuite improvisé un cortège sauvage.
La police a procédé sur l’ensemble de la journée à 103 interpellations pour participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations, dégradations volontaires, outrage ou rébellion, violences sur les forces de l’ordre. 54 personnes ont été verbalisées.
Une autre bataille sur le terrain judiciaire
Priscillia Ludovsky et Faouzi Lellouche, organisateurs de la mobilisation, ont précédemment déposé deux plaintes. La première qui a été déposée en juin 2020 a été classée sans suite par le parquet de Paris. Le 16 novembre de la même année, une nouvelle a été déposée avec constitution de partie civile pour "atteinte arbitraire à la liberté individuelle", "entrave à la liberté d’expression et de manifestation" et "mise en danger de la vie d’autrui".
Le 31 aout, le juge d’instruction a estimé, contre l’avis du parquet de Paris, qu’il y avait bien lieu d’enquêter sur les faits dénoncés par les leaders du mouvement, rapporte France info. Une information judiciaire a été ouverte afin d’enquêter sur les pratiques du préfet de police de l’époque, Didier Lallement, durant la manifestation du 16 novembre 2019. Des manifestants avaient été nassés pendant plus de trois heures place d’Italie. Me Guillaume Martin, l’avocat des deux plaignants, a exprimé au micro du média sa satisfaction suite à cette décision.