Crise de l’énergie: Paris et Berlin s’entendent sur le dos de l’Europe, selon un journaliste italien

La solidarité européenne prônée par Macron en matière d’énergie n’est qu’un leurre, a déploré le journaliste Marcello Foa. L’ancien patron de la RAI déplore que l’axe Paris-Berlin prévale sur le reste de l’Europe.
Sputnik
Pour se prémunir des pénuries d’énergie cet hiver, certains pays membres commencent à multiplier les partenariats, parfois au détriment d’autres européens. Une situation qui a le don de faire grincer les dents.
Marcello Foa, journaliste italien et ancien président de la RAI, s’est ainsi étonné d’un récent accord entre Berlin et Paris, la France fournissant du gaz et l’Allemagne renvoyant l’ascenseur avec des livraisons d’électricité.
"Donc: la France fournira du gaz à l'Allemagne, Berlin donnera de l'électricité à Paris. Tous les autres pays, y compris l'Italie de Draghi seront tenus à l’écart. Mais personne ne proteste. Macron appelle ça la solidarité européenne. Tout va bien?", a ainsi écrit Marcello Foa sur Twitter.
Ce 5 septembre, Emmanuel Macron a détaillé les termes de cet accord, qui passera notamment par l’ouverture de nouveaux terminaux gaziers dans les deux pays. L’un d’entre eux sera ouvert au Havre.

Baisse du chauffage et… cuisson des pâtes

Comme la plupart de ses voisins européens, l’Italie s’inquiète pour ses stocks énergétiques cet hiver. Le pays est particulièrement dépendant du gaz russe, qui représentait 40% de ses importations de ce combustible en 2021.
Rome a d’ailleurs tenté de se tourner vers l’Algérie pour refaire ses stocks. Mario Draghi, ancien Président du Conseil des ministres italien avait ramené un accord de sa visite à Alger, en juillet dernier. Emmanuel Macron s’était même félicité de cette collaboration, après s’être lui-même rendu dans le pays des fennecs, niant que la France soit "en compétition avec l’Italie" sur le gaz algérien.
Le gouvernement a lancé un plan pour tenter de réduire la consommation énergétique de 15% entre le 1er août 2022 et le 31 mars 2023, comme convenu avec Bruxelles. La température des bâtiments industriels devra notamment baisser d'un degré, passant à 17°C, tandis que dans les autres bâtiments, elle sera fixée à 19°C. La période de chauffage sera en outre raccourcie de 15 jours sur l’année.
Chacun y va désormais de son commentaire pour tenter de faire des économies d’énergie. Le prix Nobel de physique Giorgio Parisi a même déclenché un "pastagate" au pays des spaghettis, en conseillant d’éteindre sa gazinière après ébullition pour faire cuire ses pâtes.
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