Une trentaine de piscines publiques, à Limoges, Granville ou encore Versailles, ont fermé brutalement leurs portes lundi car la société exploitante Vert Marine ne peut plus faire face à l'augmentation des prix de l'énergie, a indiqué cette société dans un communiqué transmis à l'AFP.
Environ 10% des 4.000 piscines publiques françaises sont gérées via une délégation de service public et non directement par la collectivité où elle est implantée. Souvent chauffées au gaz, les piscines sont des équipements très énergivores et subissent de plein fouet la hausse des prix.
Du personnel en chômage partiel
La société Vert Marine a dû fermer "pour une durée temporaire" un tiers de ses établissements et a placé "les personnels en chômage partiel", a-t-elle indiqué dans un communiqué transmis à l'AFP. La facture énergétique de ce délégataire de service public est passée de "15 à 100 millions d'euros", soit "la totalité du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise".
La société, qui a des discussions avec les collectivités depuis juin n'a pas pu trouver de solution à ce stade, a-t-elle précisé à l'AFP. Elle affirme ne pas vouloir procéder à une multiplication des tarifs par trois.
Elle en appelle ainsi "aux instances locales et gouvernementales afin de prendre les décisions nécessaires et inédites pour revenir à des coûts supportables de l'énergie et permettre d'assumer les obligations de service public, et en premier lieu l'apprentissage de la natation notamment en milieu scolaire", explique cette société qui compte 2.000 salariés.
Sur les 90 piscines et patinoires qu'elle gère, certains contrats de délégation ne comprennent pas le coût de l'énergie.
Mesures pour contrer la flambée
Essayant en vain de gérer la flambée des prix de l'énergie, certaines piscines françaises ont opté pour nombre de mesures depuis cet été: réduction de leurs plages horaires ou encore la baisse du thermostat pour adoucir la note.
Par exemple, à Échirolles (Isère), depuis début juillet la température de l'eau est passée de 27 à 25 degrés à l'extérieur et de 27,5 à 26 à l'intérieur. Un degré en moins représente une économie de 7%, selon la ville.
Déjà impactées par la pandémie
Les piscines ont déjà pris de plein fouet les fermetures dues au Covid, avec une perte de 200.000 euros en moyenne par équipement, selon France Urbaine, association qui regroupe métropoles et grandes villes de France.