Un hélicoptère de l’Onu équipé de nacelles de roquettes interroge en Centrafrique

Appartenant à la mission onusienne en Centrafrique, la MINUSCA, un hélicoptère a été observé près de la capitale Bangui, équipé de nacelles de roquettes. Cette mise à niveau permet d’attaquer des bâtiments, indique le quotidien Ndjoni Sango qui s’interroge sur l’éventuelle utilisation de cet armement par les soldats de maintien de la paix.
Sputnik
L’apparition d’un hélicoptère muni de nacelles de roquettes dans le cadre d’une mission de maintien de la paix de l’Onu en Centrafrique soulève des interrogations chez certains.
Selon des sources sécuritaires au sein des Forces de défense centrafricaines (FACA), citées par le quotidien Ndjoni Sango, un hélicoptère Bell UH-1 Iroquois appartenant au contingent tunisien de la MINUSCA (la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) a été repéré le 28 août 2022, à l’aérodrome militaire de Bangui.
Il a été temporairement équipé de nacelles de roquettes à sept cartouches pour des roquettes non guidées de 70 mm, précise le média.
L’objectif de l’installation de missiles sur l’hélicoptère reste inconnu, vu que ce genre de lance-roquettes est généralement utilisé pour appuyer l’assaut de bâtiments, poursuit le quotidien tout en se demandant si la MINUSCA envisage un tel scénario.
Le quotidien revient sur l’utilisation précédente d’hélicoptères dans la crise ivoirienne, lorsque des appareils pilotés par des Ukrainiens, impliqués dans l’Opération des Nations unies en Côte-d’Ivoire en 2011 aux côtés des forces spéciales françaises, avaient participé à la prise d’assaut du palais présidentiel de Laurent Gbagbo et à sa capture.
Faisant le parallèle, Ndjoni Sango se demande enfin s’il ne s’agit pas de la préparation d’une attaque visant le Président Touadéra.

Situation en Centrafrique

Depuis 2013, la Centrafrique est le théâtre d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018. Elle a opposé dans les premières années des milices à majorité musulmane coalisées au sein de l'alliance Séléka, à d'autres -les anti-balakas-, dominées par les chrétiens et animistes.
Actuellement, elle se poursuit entre des groupes armés rebelles, issus des Séléka et anti-balakas parfois réunis, et l'armée gouvernementale.
Envoyée sur place en 2014, la MINUSCA est autorisée à prendre toutes les mesures pour stabiliser la situation dans les principales agglomérations et rétablir l’autorité de l’État dans tout le pays. La mission assure également le suivi de la situation relative aux violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
En août dernier, des casques bleus sont arrivés à Sam-Ouandja, dans l’est du pays, pour mettre un terme à l’occupation du territoire par les rebelles de l’UPC, membres de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), qui dure depuis au moins le mois de mai 2022. Face à un ultimatum posé par les soldats du maintien de la paix, la région a été libérée, rapelle Radio Ndekeluka.
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