Malgré l’arrêt total des livraisons de Gazprom à Engie, la France assure avoir déjà suffisamment stocké d’or bleu pour passer un hiver normal.
Alors que l’UE craignait que la Russie ferme ses robinets, ce n’est plus un problème pour certains pays membres.
"Le gaz russe, c’était 17% de nos approvisionnements avant la crise, c’est maintenant 9% et on continue à diversifier. On achète du gaz à d’autres pays, la Norvège, l’Algérie, on en a beaucoup parlé avec le voyage du Président de la République", a déclaré Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie, auprès de LCI.
Entre-temps, la France est peu dépendante en termes de gaz, a indiqué Emmanuel Macron, lors de sa visite en Algérie, dont le gaz, qui représente 8-9% de son mix énergétique, ne peut pas "changer la donne".
La France mise aussi sur le GNL acheté "un peu partout", poursuit Mme Wargon:
"On a quatre terminaux, ils tournent bien, on a des stockages qui vont être remplis à 100% d’ici peu".
"En termes d’approvisionnement de volume, on est plutôt confiant sur la possibilité de passer l’hiver en France sans gaz russe", conclut-elle.
Enfin, c’est plutôt "sur les prix qu’on va avoir des répercussions que sur les approvisionnements".
Les stocks à 100%, c’est pour quand?
Actuellement, le remplissage est à 91% et les 100% sont attendus "fin septembre, début octobre, en tout cas avant le 1er novembre", a-t-elle noté. Par ailleurs, la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a livré des prévisions plus optimistes concernant cet objectif qui sera atteint "d’ici deux semaines".
Mais les stocks remplis ne peuvent pas complètement dissiper les risques d’une pénurie, car ils ne représentent que 25% de la consommation du pays au cours de l’hiver, a indiqué Emmanuelle Wargon.
En cas de faible manque lors d’une vague de froid cet hiver, la France serait contrainte de mettre à l’arrêt des entreprises pour une courte durée, "mais pas les ménages".
Cependant, "ce n’est pas notre objectif, puisqu’on a aussi besoin que notre industrie tourne", a-t-elle assuré.
Quant à l’électricité, ce défi se profile comme plus important, compte tenu de l’objectif de réduire sa consommation de 10%, quoi qu’il en coûte. La sécheresse, l’arrêt de nombreux réacteurs, la baisse de production éolienne contribuent à cette pénurie. Le problème s’aggravera en cas de températures plus basses que prévu et de vents faibles.
Fin des livraisons de gaz
Gazprom arrête ses expéditions à Engie à partir du 1er septembre suite à l’absence de paiement de la facture pour juillet. Pour sa part, l’entreprise française explique cet arrêt imposé "en raison d’un désaccord entre les parties sur l’application de contrats".