Après un voyage en Algérie sous haute tension, où il aura notamment été chahuté par la foule oranaise, Emmanuel Macron a quitté le pays sur une note plus positive. L’Airbus qui ramenait le Président français à Paris a en effet été escorté par plusieurs chasseurs des forces aériennes algériennes.
Petit hic cependant: les quatre appareils étaient tous de facture russe. Il s’agissait en effet de Sukhoi Su-30, rapporte l’hebdomadaire Jeune Afrique. Une drôle de coïncidence alors qu’Emmanuel Macron avait vivement critiqué ces dernières semaines le poids pris par la Russie sur le continent africain.
Ce drôle d’honneur a néanmoins été salué par Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères. La responsable s’est félicitée d’un "geste extraordinaire" sur Twitter.
Gaz, Sahel et colère d’Ankara
En visite en Algérie pour tenter de réchauffer les relations diplomatiques entre les deux pays, Emmanuel Macron en a surtout profité pour tenter de négocier de plus amples exportations de gaz.
Le pays des fennecs représente 8% à 9% des importations françaises de gaz, mais les livraisons pourraient fortement augmenter. Une hausse de 50% est crédible pour le gaz naturel et le GNL, rapportait récemment un membre de l’exécutif à BFM TV.
Emmanuel Macron espère aussi obtenir une aide algérienne au Sahel, alors que l’armée française vient de retirer ses derniers soldats du Mali. Mais Paris n’a guère de contreparties à offrir sur ce dossier, alors qu’Alger suit son propre agenda, expliquait récemment à Sputnik Akram Kharief, expert en sécurité et en défense.
La visite du Président français n’a cependant pas été exempte de polémiques. Le chef de l’État s’est en particulier plaint du nouveau rôle de la Chine, de la Russie et de la Turquie en Afrique, lors de ce déplacement. Des propos qui ont notamment provoqué la colère d’Ankara, qui a renvoyé Paris à son "passé colonial".