Ankara veut faire appel à l’Otan suite à un incident en mer Égée avec la Grèce

Alors que la Grèce dénonce les accusations turques selon lesquelles elle aurait fait suivre ses avions de chasse F-16 par un système de défense aérienne russe S-300, la Turquie s’apprête à s’adresser à l’Otan sur le sujet, selon le journal Yeni Şafak.
Sputnik
Ankara a l'intention d'approcher l'Otan au sujet de l'utilisation présumée par la Grèce d’un système S-300 pour surveiller des avions de chasse F-16 turcs, selon les informations du journal Yeni Şafak.
"Cela sera discuté lors de réunions avec les États-Unis et l'Otan. Il y a une fonction d'enregistrement dans l'avion et il y a des enregistrements, les preuves seront remises aux autorités compétentes. […] Alors qu'on nous dit qu'on ne peut pas utiliser d'armes de fabrication russe, la Grèce poursuit des avions d'un pays membre de l'Otan", a écrit le média, citant une source au sein d’un service de sécurité de haut niveau.
Des sources du ministère grec de la Défense ont catégoriquement réfuté ces allégations annoncées dans la presse turque.

Incident en mer Égée

Ce dimanche, les médias turcs ont fait part de cet incident qui a eu lieu le 23 août en mer Égée. D’après les autorités turques, les avions de chasse F-16 ont été visés par un système de défense aérienne russe S-300 grec, alors qu’ils effectuaient une mission de reconnaissance "à plus de trois kilomètres (10.000 pieds) à l'ouest de l'île de Rhodes". Malgré l’incident, "les appareils ont accompli les missions prévues et sont rentrés sains et saufs à leur base", a ajouté la chaîne turque.

Des relations qui s’aggravent

Les relations entre la Grèce et la Turquie se sont sérieusement détériorées ces dernières années en raison de différends territoriaux. Les deux pays ne parviennent pas à s'entendre sur les zones maritimes.
À l'été 2020, des relevés sismiques effectués par la Turquie en Méditerranée orientale, que la Grèce considère comme sa zone économique exclusive, ont exacerbé la crise.
La Grèce possède deux systèmes S-300 de fabrication russe, qui ont été achetés pour Chypre en 1996 mais ont été stationnés sur l'île grecque de Crète en raison de désaccords avec la Turquie.
Dans le même temps, la Turquie est elle-même armée de systèmes russes S-400, dont le contrat de fourniture a été conclu en 2017.
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