La guerre dévastant la région du Tigré, en Éthiopie, depuis 2020, a repris après des mois d’accalmie. Alors que, selon un rapport de la BBC, la zone a été littéralement coupée du monde extérieur, sans téléphone ni Internet, le problème du manque de nourriture se pose avec gravité.
Expliquant, lors d’une conférence de presse, qu’il avait plusieurs proches «affamés» dans le Tigré, le chef éthiopien de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Ghebreyesus, a regretté:
«J’ai beaucoup de proches là-bas. Je veux leur envoyer de l’argent. Je ne peux pas [le faire]. Je ne sais même pas qui est mort ou qui est vivant».
Et de poursuivre:
«Le fait que je ne puisse pas aider mes parents affamés, qui comptaient sur les envois de fonds de ma part, est extrêmement douloureux».
Pire qu’en Ukraine
Le 24 août, il a jugé que la situation dans le Tigré était pire qu’en Ukraine:
«Peut-être que la raison en est la couleur de la peau des habitants du Tigré», a-t-il déclaré.
Accusé par un général éthiopien de procurer des armes aux rebelles du Tigré en 2020, Dr Tedros Ghebreyesus avait nié.
Selon un économiste et chercheur qui vit à l'étranger, Kibrom Abay, envoyer de l'argent au Tigré est extrêmement difficile et coûteux en raison de la suspension des services financiers dans la région.
Vendredi, des frappes aériennes sur la capitale de la région ont tué quatre personnes, dont deux enfants, selon le directeur clinique en chef de l'hôpital principal de Mekelle. Il a évoqué neuf blessés, par ailleurs.
Au cours de ces deux années, des milliers de personnes ont été tuées, alors que plus de deux millions d’habitants ont fui leurs maisons. Selon des responsables américains, quelque 700.000 personnes se retrouvent dans des «conditions proches de la famine».