Le tribunal pour l’égalité à Johannesburg vient de statuer que la chanson "Tue le Boer*" ("Kill the Boer") ne relève pas du discours de haine. L'affaire a été portée devant la justice par AfriForum, ONG sud-africaine de défense des droits civiques de la communauté afrikaner, étendue à d'autres minorités, individus ou groupes sociopolitiques d'Afrique du Sud.
L’ONG a fait valoir que la chanson, qui peut être entendue lors de nombreux rassemblements de Combattants pour la liberté économique(EFF), parti politique sud-africain d'idéologie panafricaniste, incite à la violence et alimente les meurtres dans les fermes. Ils voulaient que le leader de l'EFF Julius Malema et le député Mbuyiseni Ndlozi s'excusent et paient des dommages et intérêts.
En vain. En tranchant la question, le juge a expliqué que la bonne interprétation des chansons “doit être située dans le contexte politique dans lequel elles sont chantées”.
La chanson est considérée comme une de libération par certains, alors que les critiques affirment qu’il s’agit d’un chant anti-blanc qui a un effet direct sur les meurtres commis dans les fermes.
* Les Boers sont les pionniers blancs d'Afrique du Sud, originaires, pour la plupart, des régions néerlandophones d'Europe, des provinces indépendantes du Nord, alors appelées Provinces-Unies, mais venant aussi d'Allemagne et de France.