Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) réunis à Kinshasa ont condamné les projets des législateurs américains d’introduire des sanctions contre des pays africains pour leur position indépendante à l’égard de la Russie.
"Le Sommet a exprimé son mécontentement concernant le fait que le continent soit la cible de mesures unilatérales et punitives en vertu de la Loi sur la lutte contre les activités malveillantes de la Russie en Afrique, récemment adoptée par la Chambre des représentants des États-Unis et a réaffirmé sa position de principe de non-alignement à tout conflit extérieur au continent. À cet égard, le Sommet a mandaté le Président de la SADC de notifier au Président et au Congrès des États-Unis la forte opposition de la SADC à cette loi et a exigé que cette question soit inscrite à l'ordre du jour de l'Union africaine", ont-ils indiqué dans un communiqué du sommet tenu le 17 août.
Les menaces de Blinken et de Thomas-Greenfield
Le sommet des 16 pays membres de la SADC s’est tenu peu après les tournées africaines du secrétaire d’État américain Antony Blinken et de l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’Onu Linda Thomas-Greenfield.
En Afrique du Sud, l’homologue sud-africaine de Blinken, Naledi Pandor, lui a fait savoir que son pays avait sa propre position concernant différentes questions internationales, y compris les relations avec la Russie, et qu’il n’accepterait pas les menaces.
Mme Thomas-Greenfield a tenté d’interdire aux pays africains l’achat de pétrole russe, les menaçant de sanctions.
L’échec des menaces américaines était attendu
Le Wall Street Journal avait précédemment indiqué que le fait que les principaux États africains soient restés neutres lorsque l’Occident leur a demandé d'imposer des sanctions contre la Russie était devenu un signal dangereux pour Washington.
Le quotidien avait ajouté que la tentative du secrétaire d'État américain d'influencer la position des dirigeants du continent pouvait tourner au fiasco, surtout après la visite fin juillet du ministre russe des Affaires étrangères en Afrique, lors de laquelle Sergueï Lavrov avait remercié les dirigeants de ne pas soutenir les sanctions occidentales.