En juillet, les six plus grands pays d'Europe, dont la France et l'Allemagne, n'ont offert à l'Ukraine aucun nouvel engagement militaire bilatéral, selon l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale. Cela s'explique-t-il par "l'effet boomerang" des sanctions antirusses? C'est du moins l'avis de plusieurs experts auxquels Sputnik a parlé.
Ainsi, Yang Mian, professeur à l'Institut des relations internationales de l'université chinoise des Communications, a estimé, dans un entretien accordé à Sputnik China, que "des facteurs comme une haute inflation économique, une pression des prix croissante et la sinistrose de la population influent sur la prise de décisions par les gouvernements européens".
En outre, sur fond de demande accrue en hydrocarbures au sein de l'UE et de l'Otan, suite aux sanctions antirusses, de nombreux pays sont confrontés à un manque d'énergies. "Qui plus est, le conflit militaire qui traîne lasse l'Europe, c'est pourquoi son aide à l'Ukraine est progressivement devenue insincère et réticente", a-t-il ajouté.
Un pillage raté
De son côté, le politologue Stevan Gajic, de l'Institut d'études européennes de Belgrade, a statué, dans un entretien avec Sputnik Serbia, que "les pronostics de l'Occident ne [s’étaient] pas réalisés, et [qu’]on [pouvait] s'attendre à une nouvelle croissance d'antagonismes en Europe en hiver". Pour lui, il est "évident que la Russie a rendu dénuées de sens les innombrables sanctions contre elle, et l'Occident finance de fait ses efforts, en achetant des hydrocarbures à des prix incroyablement accrus".
En fournissant des armes à l'Ukraine, les pays européens s'attendaient à ce que, avec la défaite de la Russie, le pétrole et le gaz soient pour eux presque gratuits, a-t-il renchéri. Cela aurait été, selon l'expert, le plus grand "pillage de l'Orient" de l'Histoire. Mais les événements ont tourné autrement.
"Un coup dur"
Lui fait écho Alfonso Rosales, expert mexicain des relations internationales interrogé par Sputnik Mundo. Selon lui, la dépendance aux livraisons de gaz constitue un vrai point faible de l'Europe. "Si elle continue à envoyer des armes à l'Ukraine, les fournitures d'énergie russes se réduiront encore davantage. Et ce serait vraiment un coup dur pour les Européens".