La crise diplomatique entre Alger et Madrid a privé l’industrie de la céramique espagnole de son deuxième marché, entraînant des pertes de 25 millions de dollars, relate le quotidien El Mundo en se référant au président de l’Association espagnole des fabricants de la céramique (ANFECC), Fernando Fabra.
"Nous sommes dans une situation d'incertitude encore plus grave, car personne n'ose envoyer de produit pour constater qu'il ne passe pas la douane et reste au port", a expliqué la source en notant que dans les ports d’Espagne il y a environ huit millions d'euros de matériaux bloqués qui attendent d'être envoyés en Algérie.
M.Fabra a exprimé l’espérance que "la situation pourra être résolue par la pression interne exercée par l’industrie algérienne".
"Nous savons qu’il y a déjà des usines arrêtées parce qu’elles ont besoin de notre matériel et qu’il ne leur parvient pas. Mais pour que nous exportions à nouveau, nous devons d’abord avoir la sécurité", a-t-il noté, cité par le quotidien.
Crise diplomatique
Les tensions entre les deux pays font suite à la décision, en mars dernier, du gouvernement espagnol de soutenir le plan d’autonomie marocain sur le Sahara occidental alors que les relations entre l’Algérie et le Maroc sont tendues sur ce point. Cette initiative a été considérée par Alger comme un coup de poignard.
En conséquence, l’Algérie a suspendu toutes les opérations bancaires depuis et vers l’Espagne. Le traité d’amitié signé en 2002 par les deux pays a aussi été dénoncé.
Fin juillet, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers (ABEF) d’Algérie a annoncé la levée des restrictions sur les prélèvements de biens et services en provenance et à destination de l’Espagne. Cependant, dans un communiqué, elle a expliqué que cette mesure "ne vise pas les opérations d’importation ou d’exportation de biens et de services en provenance d’Espagne ou d’origine espagnole domiciliés avant le 9 juin".