Visas Schengen refusés au Maghreb: un député français interpelle le Quai d’Orsay

Le député Karim Ben Cheikh a interpellé la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sur la baisse drastique du nombre de visas délivrés par la France dans les postes consulaires du Maghreb, conséquence d’une décision prise par Paris en septembre 2021.
Sputnik
Ils ont beau remplir tous les critères pour obtenir le précieux sésame, mais la réponse est négative. Karim Ben Cheikh, député de la neuvième circonscription des Français établis hors de France qui comprend le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, a interpellé le 3 aout dans le cadre d’une question au gouvernement sur sa politique de délivrance de visas dans les postes consulaires du Maghreb.
Il déplore que des nombreux ressortissants des trois pays aient dénoncé des rejets de visas sans motif sérieux, ce qui est contraire selon lui au droit des demandeurs à un examen individuel, sérieux de leur dossier. Le député déplore que des personnes qui présentent toutes les garanties pour pouvoir se rendre en France se voient refuser l’obtention d’un visa. Il précise que ces refus et retards concernent des personnes aux profils divers: entrepreneurs, étudiants, conjoints ou parents de français.
Il ajoute que les personnels des postes consulaires sont soumis à des injonctions intenables et qu’ils subissent une hostilité d’autant plus préjudiciable qui vient s’ajouter à un contexte politique régional particulièrement difficile. Selon l’élu, cette politique aura des conséquences sur les relations bilatérales à tous les niveaux et constitue une véritable rupture de confiance avec des populations historiquement proches de la France. Pour lui, il faut mettre un terme à cette politique injuste et incohérente décidée à l’automne dernier.

Des restrictions décidées à l’automne 2021

Le 28 septembre 2021, la France a pris la décision de réduire considérablement le nombre de visas délivrés aux ressortissants du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. En conséquence, le nombre de visas accordés par la France a baissé de 50% au Maroc et en Algérie, tandis qu’en Tunisie, ce chiffre s’élève à 30%. En mai dernier, le sénateur socialiste Yan Chantrel s’était adressé au Président de la république, Emmanuel Macron, en expliquant que ces mesures de rétorsion se font ressentir sur le terrain chez des populations qui n’y sont pour rien.
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