Un maire pris à partie une troisième fois pour son soutien à Macron

Un maire de la Manche essuie des insultes et des menaces de mort depuis plusieurs mois. Il se voit reprocher son engagement politique en faveur d’Emmanuel Macron. Les agressions d’élus locaux n’en finissent plus de se multiplier.
Sputnik
Alors que certains candidats courent toujours après leurs 500 signatures, à moins de deux mois de l’élection présidentielle, sur le terrain des élus locaux se voit reprocher leur choix de parrainage. Dans la Manche, le maire de la petite commune de Saint-Côme-du-Mont a reçu de nouvelles menaces de mort pour avoir penché en faveur d’Emmanuel Macron, rapporte France Bleu. L’édile a retrouvé sur son domicile une inscription clamant: "T'as choisi Macron, s'il est élu, tu vas mourir d'une balle dans la tête".
Une plainte a été déposée à la gendarmerie et une enquête ouverte. La situation n’en reste pas moins tristement banale pour l’édile, qui a déjà eu affaire à d’autres menaces par le passé. Début décembre, un incendie volontaire avait même eu lieu à son domicile. Trois véhicules étaient partis en fumée et des tags avaient là encore été retrouvés, déclarant en autres: "Zemour [sic] président!" ou "À mort!".
Des attaques qui consternent l’élu, d’autant que les dégâts matériels ne sont pas toujours pris en charge par les assurances. L’édile s’inquiète en outre pour son entourage et déplore que le débat démocratique soit devenu si compliqué en France.
"J’ai peur pour mon épouse, mes parents, mes enfants […]. C’est inimaginable qu’on puisse s’en prendre à quelqu’un pour des idées politiques. Le débat devrait pouvoir exister", explique-t-il à France Bleu.

Agressions d’élus

Depuis plusieurs mois, les agressions d’élu se succèdent à un rythme alarmant. En novembre dernier, le maire de Briançon (Hautes-Alpes) a vu sa voiture partir dans les flammes, devant son domicile. La piste de représailles menées par des dealers après des opérations de police a été évoquée. Jean Castex a même apporté son soutien à l’édile.
Les tensions autour du pass sanitaire puis du pass vaccinal ont aussi donné lieu à certaines dérives, des élus étant pris à partie. Certains députés ayant voté ces différentes mesures ont reçu des courriers de menaces, parlant parfois de mains tranchées ou de décapitation. La présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet, avait même présenté un petit florilège de ces gentillesses devant l’Assemblée nationale, début janvier.
Sur les onze premiers mois de 2021, 1.186 élus ont été pris pour cible, dont 605 maires, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, soit une hausse de 47% par rapport à 2020.
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