Un maire pris à partie une troisième fois pour son soutien à Macron
© AFP 2024 JACQUES DEMARTHONUn drapeau français au dessus d'un commissariat
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Un maire de la Manche essuie des insultes et des menaces de mort depuis plusieurs mois. Il se voit reprocher son engagement politique en faveur d’Emmanuel Macron. Les agressions d’élus locaux n’en finissent plus de se multiplier.
Alors que certains candidats courent toujours après leurs 500 signatures, à moins de deux mois de l’élection présidentielle, sur le terrain des élus locaux se voit reprocher leur choix de parrainage. Dans la Manche, le maire de la petite commune de Saint-Côme-du-Mont a reçu de nouvelles menaces de mort pour avoir penché en faveur d’Emmanuel Macron, rapporte France Bleu. L’édile a retrouvé sur son domicile une inscription clamant: "T'as choisi Macron, s'il est élu, tu vas mourir d'une balle dans la tête".
Une plainte a été déposée à la gendarmerie et une enquête ouverte. La situation n’en reste pas moins tristement banale pour l’édile, qui a déjà eu affaire à d’autres menaces par le passé. Début décembre, un incendie volontaire avait même eu lieu à son domicile. Trois véhicules étaient partis en fumée et des tags avaient là encore été retrouvés, déclarant en autres: "Zemour [sic] président!" ou "À mort!".
Des attaques qui consternent l’élu, d’autant que les dégâts matériels ne sont pas toujours pris en charge par les assurances. L’édile s’inquiète en outre pour son entourage et déplore que le débat démocratique soit devenu si compliqué en France.
"J’ai peur pour mon épouse, mes parents, mes enfants […]. C’est inimaginable qu’on puisse s’en prendre à quelqu’un pour des idées politiques. Le débat devrait pouvoir exister", explique-t-il à France Bleu.
Agressions d’élus
Depuis plusieurs mois, les agressions d’élu se succèdent à un rythme alarmant. En novembre dernier, le maire de Briançon (Hautes-Alpes) a vu sa voiture partir dans les flammes, devant son domicile. La piste de représailles menées par des dealers après des opérations de police a été évoquée. Jean Castex a même apporté son soutien à l’édile.
Ces actes inqualifiables ne peuvent rester et ne resteront pas impunis.
— Jean Castex (@JeanCASTEX) November 24, 2021
Plein soutien à Arnaud Murgia et à ses proches : je lui fais part de la solidarité du Gouvernement et de notre totale détermination à faire toute la lumière sur ces violences. https://t.co/P63BZuMM5m
Les tensions autour du pass sanitaire puis du pass vaccinal ont aussi donné lieu à certaines dérives, des élus étant pris à partie. Certains députés ayant voté ces différentes mesures ont reçu des courriers de menaces, parlant parfois de mains tranchées ou de décapitation. La présidente de la commission des Lois, Yaël Braun-Pivet, avait même présenté un petit florilège de ces gentillesses devant l’Assemblée nationale, début janvier.
"Toute la France se souviendra de l'Assemblée nationale comme d'un gigantesque bain de sang" : @YaelBRAUNPIVET cite certaines des menaces reçues par les députés de "tous les bancs" en amont de l'examen du projet de loi. #Covid #PasseVaccinal #DirectAN pic.twitter.com/TyQtwwKvjC
— LCP (@LCP) January 3, 2022
Sur les onze premiers mois de 2021, 1.186 élus ont été pris pour cible, dont 605 maires, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, soit une hausse de 47% par rapport à 2020.