Une équipe de scientifiques de l’université écossaise d’Aberdeen a découvert que les restes d’une avalanche de 2016 et les chutes de neige qui ont suivi pourraient avoir exacerbé les effets de celle de 2021. Grâce à des ensembles de données satellitaires et à la modélisation, le groupe a constaté que le dernier phénomène avait parcouru près de 13 kilomètres, alors qu'elle était principalement constituée de roches.
Qui plus est, les chercheurs ont détecté des mouvements suspects à la surface du glacier avant même l'avalanche de 2016. Cela pourrait permettre à de futures calculs, en analysant les données satellitaires, de calculer le moment où le risque d'avalanche apparaîtra, a indiqué l’université sur son site. L’étude reflétant cette supposition a été publiée dans la revue Remote Sensing.
"Grâce à des recherches plus ciblées sur les avalanches, nous avons peut-être trouvé une base possible pour une meilleure évaluation de leur nature destructrice. Bien sûr, il y a des incertitudes associées aux observations par télédétection et nous avons besoin de plus de recherches pour identifier les tendances statistiquement significatives dans le déplacement de la surface avant que les avalanches ne se produisent", a déclaré Lydia Sam, l’un des auteurs de l'étude.
Cette technologie ouvre la possibilité de développer un nouveau système de surveillance qui pourrait s'avérer très utile pour protéger les zones montagneuses -tels l'Himalaya ou les Andes- qui sont déjà confrontées à d'importants problèmes dus au changement climatique.
Difficultés et risques
Si les observations sur le terrain se sont avérées efficaces pour prévoir les avalanches dans le passé, les scientifiques affirment qu'elles sont difficiles à réaliser à grande échelle en raison des difficultés et des risques associés au travail dans des zones montagneuses reculées.
Cependant, les recherches de l’équipe ont démontré que la surveillance à distance fondée sur l'imagerie satellite pouvait couvrir efficacement de vastes zones pour surveiller les glaciers suspendus, avec la possibilité de prédire des avalanches importantes et dangereuses dans certains cas. Le groupe travaille maintenant avec des modélisateurs et d’autres scientifiques pour étudier diverses avalanches de glace à l'échelle mondiale, dans le but d'approfondir ses recherches.
"Ce sont des résultats encourageants qui nous permettent de mieux comprendre les caractéristiques de ces avalanches massives de roche et de glace, ainsi que leur potentiel à provoquer de futures catastrophes. De telles observations sont très rares, et elles nous ont permis de mieux comprendre comment une grande avalanche peut augmenter l'ampleur d'un événement répété dans la même vallée", a ajouté l’un des scientifiques ayant pris part à ces recherches, Anshuman Bhardwaj.
Selon le Service écossais d’information sur les avalanches (SAIS), 17 épisodes de ce type au total se sont produits en Écosse au cours du seul mois de janvier 2022.