L’Otan continue de renforcer sa présence militaire en Europe de l’Est, le long des frontières russes, se justifiant par l’idée que la Russie menacerait l’Ukraine, allégation que le Kremlin a rejetée à plusieurs reprises.
Dans un article paru le 18 février, le Spiegel évoque un document d’archives contenant des informations sur le principe de non-expansion de l’Alliance à l’est.
Selon ce texte, redécouvert par Joshua Shifrinson, politologue américain et professeur adjoint de relations internationales à l’Université de Boston, les pays occidentaux ont effectivement promis aux dirigeants de l'Union soviétique, en 1991, de ne pas étendre l'Otan vers l'est.
Le média allemand indique que ce document, classé «secret» à l’origine, fait référence à une réunion des représentants des ministères des Affaires étrangères des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne, tenue à Bonn, le 6 mars 1991.
Le sujet de ces pourparlers était la sécurité de la Pologne et des autres pays d'Europe de l'Est.
D’après le texte, le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères de l’époque, Jürgen Chrobog, a déclaré:
«Au cours des pourparlers ‘deux plus quatre’, nous avons clairement indiqué que nous n'étendrons pas l'Otan au-delà de l'Elbe. Par conséquent, nous ne pouvons pas proposer à la Pologne et aux autres pays d'adhérer à l'Otan».
Cependant, le Spiegel note que M.Chrobog a probablement confondu les fleuves Elbe et Oder.
En outre, le représentant des États-Unis à l’époque, Raymond Seitz, a souligné que l'Alliance ne devait pas s'étendre vers l'est, que ce soit de manière «formelle ou informelle».
Des promesses non tenues?
Au cours de sa grande conférence de presse qui a eu lieu le 23 décembre, le Président russe a abordé les tensions entre la Russie et l’Otan, ainsi que l’avancement de l’Alliance vers l’est, notamment en Ukraine.
D’après lui, la Russie a été «trompée de manière flagrante» quand, dans les années 1990, l’Occident lui a promis de ne pas faire progresser l'Otan vers l'est.
De son côté, le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, a déclaré dans un entretien à l’agence allemande DPA que l’Otan n’avait jamais fait une telle promesse.