"Une campagne de dénigrement et de propagande" contre Pékin à l’occasion des JO

Une pluie de critiques a accablé les Jeux olympiques d’hiver 2022, avant même leur ouverture. Analyse de Pierre Picquart, spécialiste de la Chine, pour Le Désordre mondial.
Sputnik
Chaque édition des Jeux olympiques est l’occasion, pour ceux qui ont des rancunes géopolitiques contre certains pays, d’en faire payer le prix aux meilleurs athlètes de la compétition.
Des sportifs qui ont passé toute leur vie à devenir les meilleurs au monde dans leur discipline, loin des querelles politiques, se retrouvent du jour au lendemain enrôlés malgré eux dans une guerre mondiale de "soft power".
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Dès le départ, les Jeux olympiques de Pékin ont été très décriés et ont servi de caisse de résonnance à tous ceux qui voulaient critiquer la Chine. Et les ONG de défense des droits de l’homme en profitent pour s’en prendre plus que jamais à l’Empire du Milieu. Human Rights Watch a écrit au Comité international olympique le 31 janvier pour exprimer ses préoccupations "au sujet des lacunes substantielles et de l’insuffisance de la transparence de la chaîne d’approvisionnement" des fournisseurs des produits dérivés des JO. L’ONG craint "que certains des produits arborant le logo des Jeux soient issus du travail forcé".
Elle affirme également que "les Jeux olympiques de Pékin 2022 se déroulent dans un environnement bien pire pour les droits humains que celui des Jeux de Pékin 2008". Pierre Picquart, docteur en géopolitique et en géographie humaine à l’université de Paris-VIII, spécialiste de la Chine, nuance ces propos:
"Dans un combat de géopolitique, c’est de bonne guerre d’affirmer cela mais globalement, ce n’est pas pire."
Les cérémonies d’ouverture ont fourni du grain à moudre aux médias occidentaux pour dénoncer la "propagande" chinoise. Yahoo News en veut pour "preuve" le fait que c’est une Ouïghoure qui a allumé la flamme olympique.
"Pour qui connaît bien la Chine, on est à l’opposé de ce qui se dit à l’extérieur. Pour moi, c’est de la propagande", commente l’universitaire.
Pour Pierre Picquart, ce "bashing" n’a rien à voir avec l’esprit des Jeux olympiques:
"Les JO sont les jeux de la paix. Même quand on était en guerre, on faisait en sorte que les sportifs se rencontrent et fassent du lien. Là, on a tout le contraire. On a un pays qui fait tout ce qu’il faut pour offrir le meilleur de lui-même au monde entier et on a des rivalités vicieuses qui attaquent ce pays."
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