Prévoyant une guerre en Ukraine, les services de renseignement américains se sont retrouvés dans une situation embarrassante pour la troisième fois au cours de ces deux dernières décennies, estime le Président tchèque Milos Zeman.
"J'ai dit il y a quelques jours qu'à mon avis il n'y aurait pas de guerre. Car les Russes ne sont pas fous au point de se lancer dans une opération qui leur fera plus de mal que de bien", a-t-il signalé dans un entretien au média en ligne Idnes publié le 17 février.
Selon lui, la première bévue a eu lieu en Irak où aucune arme de destruction massive n'a été trouvée.
Puis, en Afghanistan, quand les services américains "ont affirmé que les talibans* ne prendraient jamais Kaboul".
"Eh bien, la troisième [situation d’embarras, ndlr], c'est maintenant", a déclaré le Président tchèque.
Au mois de février, des médias occidentaux ont plusieurs fois désigné la date, voire l’heure, de l’"invasion" russe en Ukraine.
Le Sun et le Mirror britanniques ont affirmé, se référant aux services de renseignement américains, que l’Ukraine serait envahie par les troupes russes à trois heures du matin dans la nuit du 15 au 16 février.
La porte-parole de la Maison-Blanche Jen Psaki a parlé d’une période entre la mi-janvier et la mi-février.
Moscou demande aux médias un calendrier de ses "invasions" à venir
Le 15 février, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a réagi avec ironie à ces annonces. Il a conseillé aux Ukrainiens de mettre le réveil à cette heure et de voir par eux-mêmes si une attaque allait avoir lieu.
Une pique a été lancée à ce propos par la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.
Le 16 février, elle a demandé aux "médias de désinformation américains et britanniques" d’"annoncer le calendrier de nos ‘invasions’ pour l’année à venir" pour pouvoir planifier ses vacances.
Quant aux accusations de concentration de troupes aux portes de l’Ukraine, la Russie a plusieurs fois expliqué qu’elles se trouvaient sur son territoire, d’autant plus qu’elle a commencé leur retrait vers leurs garnisons après les exercices militaires prévus.
*Organisation sous sanctions de l'Onu pour activités terroristes