Il s'exprimait quelques heures après que la France et ses partenaires européens ont officialisé leur retrait militaire du Mali, poussés dehors par les "obstructions" de la junte au pouvoir à Bamako, au terme de neuf ans de lutte antidjihadiste menée par Paris.
"L'intervention de la France en janvier 2013 était à la demande des autorités maliennes et des chefs d'États ouest-africains. Sans elle, Bamako aurait été conquise par les djihadistes et l'ensemble des pays de la région auraient été déstabilisés", a rappelé François Hollande.
"Si c'était à refaire, je prendrais la même décision" car elle était "conforme à nos valeurs et capable de porter un coup d'arrêt au terrorisme", a souligné M.Hollande.
"Si cette opération n'avait pas réussie, le djihadisme se serait installé durablement", a insisté l'ancien chef de l'État (2012-2017). "Le sacrifice des soldats n'aura pas été vain", a relevé M.Hollande. "Je veux les saluer".
Mais "le double coup d'État, en 2020 et 2021, a provoqué un éloignement, une distance, une rupture" et "dès lors que la junte [actuellement au pouvoir à Bamako] ne veut plus travailler avec la France, la France ne peut pas rester", a-t-il statué.
"S'organiser différemment"
Le retrait militaire français, annoncé par le Président Emmanuel Macron, ne signifie pas que la France va "s'effacer" mais qu'elle va "s'organiser différemment" dans la région, a-t-il poursuivi.
"J'aurais sans doute fait un retrait plus précoce, au moins dès le coup d'État de 2020. Je serais parti plus tôt, dès lors qu'il y avait une rupture, dès lors qu'il n'y avait plus d'institutions ni de dialogue politique", a-t-il ajouté, tout en insistant sur la nécessité de rester présent au Sahel.