La prodige russe du patinage artistique Kamila Valieva aurait elle-même déclaré deux médicaments qu’elle avait pris sur les recommandations de ses médecins, relate le New York Times.
Il s’agit du L-carnitine et de l’Hypoxen, qui à la différence du trimétazidine ne sont pas officiellement interdits par l’Agence mondiale antidopage (AMA).
La nouvelle information a été commentée par le directeur de l’Agence antidopage américaine, Travis Tygart.
"C’est un trifecta de substances - dont deux sont autorisées et une qui ne l’est pas", a déclaré M.Tygart au New York Times.
Il a ajouté que les avantages d’une telle combinaison "semblent viser à augmenter l’endurance, à réduire la fatigue et à promouvoir une plus grande efficacité dans l’utilisation de l’oxygène".
Contactée par Sputnik, l’Agence antidopage russe (RUSADA) n’a pas donné de commentaires, ayant cependant indiqué que toutes les annonces officielles sur l’affaire de Mlle Valieva seraient faites sur la base de décisions des instances sportives concernées.
Aucun effet scientifiquement prouvé
Sollicités par notre agence, deux spécialistes en médecine sportive ont exprimé leurs visions des nouveaux faits présumés dans cette histoire.
Selon une collaboratrice de l’université de médecine Setchenov de Moscou, qui a voulu rester sous le couvert de l’anonymat, le L-carnitine est un complément alimentaire contenant des acides aminés déjà présentes dans l’organisme et essentielles pour le bon fonctionnement des muscles. L’Hypoxen serait capable d’améliorer l’état d’une personne en cas d’hypoxie.
La médecin explique que ces deux médicaments seraient absolument inutiles pour les performances dans des sports prévoyant beaucoup de mouvements compliqués et au contraire ne demandant pas beaucoup d’endurance, comme le patinage artistique.
Un ancien médecin de l’équipe russe de saut à ski, Andreï Zvonkov, ajoute que le L-carnitine peut être appliqué pour la combustion des graisses et les effets du Hypoxen ne sont pas prouvés scientifiquement.
"Je n’ai jamais vu aucune étude scientifique sur une combinaison de ces substances et son impact sur les résultats sportifs. Si un effet de la combinaison de ces médicaments existait, ils seraient déjà prohibés", avance Andreï Zvonkov au micro de Sputnik.
Affaire Valieva
Le scandale de dopage autour de Kamila Valieva a débuté le 7 février, juste après la victoire de l’équipe russe du patinage artistique.
Le laboratoire antidopage de Stockholm a fait savoir que son test effectué le 25 décembre était positif à la trimétazidine, une substance généralement utilisée pour soigner les angines de poitrine. Tous ses tests faits avant et après cette date étaient négatifs. Les résultats ont été communiqués au-delà du délai officiel de 20 jours.
L’affaire a été examiné par le Tribunal arbitral du sport (TAS) avec la participation des représentants du Comité international olympique, l’ADA et la RUSADA.
Le 14 février, la jeune Russe a finalement été autorisée à poursuivre la compétition aux JO de Pékin.
Le CIO a décidé cependant de ne pas mettre en place de podium et de remise de médailles tant que le fond de l’affaire ne sera pas évalué.
Les procédures étant encore loin d’être terminées pour la patineuse, après les Jeux elle pourrait théoriquement voir ses performances invalidées.