La Russie n’a pas attaqué l’Ukraine dans la nuit du 15 au 16 février, malgré les nombreux avertissements de Washington et des médias occidentaux. Mais la possibilité de provocations de l’autre côté de la frontière persiste. Or, 860.000 habitants des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk (est de l’Ukraine) possèdent la nationalité russe, soit un quart de leur population, selon le dernier bilan.
La Russie n’abandonnera pas ses citoyens dans ces républiques en cas d’invasion de l’armée ukrainienne, et la réponse sera proportionnelle à l’envergure de l’éventuelle agression et à la situation militaro-politique qui s’y formera, a déclaré mardi au Parlamentskaïa gazeta (Journal parlementaire) Valentina Matvienko, présidente du Conseil de la fédération (Sénat russe).
La Russie forcée à s’adapter à la situation
Le 15 février, la chambre basse du parlement russe a voté un appel à Vladimir Poutine sur la nécessité de reconnaître l’indépendance des deux républiques. Commentant cette demande, le Président a estimé, devant la presse, qu’elle reflétait les aspirations de la société russe. Il a qualifié la situation dans le Donbass de "génocide", soulignant cependant que le potentiel des accords de Minsk n’était pas complètement épuisé, n'apportant ainsi pas de réponse claire à cette initiative.
L’Ukraine étant inondée d’armes offensives et des foyers de tension créés aux frontières russes, la Russie a dû adopter une batterie de mesures, y compris militaires, explique Mme Matvienko.
Retrait partiel des troupes
Et de souligner que personne en Russie ne veut de guerre contre l’Ukraine ni contre qui que ce soit. "Pour les générations adultes, qui ont grandi à l’époque soviétique, pour moi personnellement, l’idée même d’une guerre contre le peuple ukrainien est un sacrilège. Pour la direction du pays aussi, croyez-moi."
Toujours mardi, la Russie a commencé, comme prévu et annoncé, le retrait de ses troupes engagées dans des exercices militaires d’envergure toujours en cours dans différentes régions.
Il n’existe pas de fondements objectifs pour accuser la Russie d’intentions agressives, a encore souligné la présidente du Conseil de la fédération. La prétendue attaque imminente contre l’Ukraine que l’Occident fait mousser de toutes ses forces ces dernières semaines est une élucubration, sans preuve à l’appui.
Commentant la crise des relations russo-ukrainiennes, Mme Matvienko s’est dite convaincue que tout problème peut être réglé par voie pacifique, diplomatique et politique.