Atteint d’une leucémie, un habitant d’Istanbul est en quarantaine depuis plus d’un an en raison de ses tests qui reviennent toujours positif au Covid-19, rapporte la chaîne de télévision turque A Haber.
Âgé de 56 ans, il a contracté le virus en novembre 2020. Ayant développé une forme grave, il a passé neuf mois à l’hôpital. À peine sorti, il a commencé à souffrir d’essoufflements et autres symptômes puis a été de nouveau hospitalisé. Les médecins lui ont expliqué que l’infection ne diminuait pas.
Au total, il a effectué 78 tests en 14 mois sans obtenir de résultat négatif. Actuellement, le quinquagénaire n’a aucun symptôme et ignore s’il peut réellement contaminer quelqu’un. Contraint de vivre en isolement sans pouvoir voir ses proches, il a demandé de l’aide aux autorités, poursuit le média.
Situation propre aux immunodéprimées
Interrogé par Sputnik sur ce phénomène de l’excrétion prolongée du virus, un infectiologue russe a confirmé que le coronavirus pouvait survivre chez les personnes immunodéprimées pendant très longtemps.
"La science connaît un cas où un patient atteint d’un lymphome a eu le virus pendant plus de 300 jours", a rapporté Sergueï Voznessenskiy, chef du département des maladies infectieuses à l’université de l'Amitié des Peuples.
Selon lui, cette anomalie ne peut toucher qu’environ 0,01% de toute la population.
Quant au risque de transmission, le chercheur avance que chaque cas doit être étudié:
"La majorité de ces patients diffusent une faible quantité du virus et ne représentent pas de danger épidémiologique grave. En revanche, il est impossible de dire avec certitude qu’ils ne peuvent pas contaminer".
Afin d’éliminer le virus, il a suggéré plusieurs solutions:
"C’est un sujet qui nécessite une approche individuelle. Il s’agit très probablement d’un traitement antiviral adapté doublé de la correction de sa maladie initiale qui est à l’origine d’une si longue présence du Covid-19 dans l’organisme", conclut-il.
Quand le coronavirus devient chronique
En septembre 2021, plusieurs cas de transformation de l’infection au Covid-19 en forme chronique ont été constatés par les chercheurs russes. Souffrant d’un cancer, une femme a été positive pendant six mois, a raconté à Kommerssant une médecin infectiologue d’un hôpital à Saint-Pétersbourg où celle-ci se faisait soigner.
En raison du coronavirus, elle ne pouvait pas recevoir de traitement anticancéreux. Dès que son test est revenu négatif, elle a repris le traitement qui a entraîné la réactivation du virus et l’a tuée.
L’autre cas concerne une femme malade d’un cancer, positive au virus pendant presque un an. Comme le précise la médecin, elle n’a pas eu de réinfection mais le coronavirus a vécu dans son organisme pendant 318 jours au total.
À la différence de la patiente précédente, ses tests n’ont été positifs qu’une fois tous les quelques mois, ce qui a permis de mener un traitement anticancéreux. Le déchiffrement du génome de l’échantillon de son virus a monté la présence d’une quarantaine de mutations.