Un mois avant la fin de l’hiver, l’Ukraine a commencé à importer du gaz naturel de la Hongrie voisine, a annoncé le PDG du groupe gérant les réseaux ukrainiens de transport de gaz, Sergueï Makogone.
Comme expliqué sur sa page Facebook, la Hongrie devient ainsi sa deuxième source garantie de livraisons de gaz, même en l’absence de transit du combustible bleu en provenance de Russie. Auparavant, Kiev avait conclu une entente similaire avec la Slovaquie.
Via le territoire hongrois, l’Ukraine sera d’ailleurs en mesure de recevoir du gaz naturel liquéfié (GNL) d’un terminal d’importation situé en Croatie, poursuit M.Makogone.
Selon lui, en 2021, son pays a importé plus de 2,6 milliards de mètres cubes de gaz depuis l’Union européenne.
Transit du gaz russe
Depuis 2015, Kiev n’achète plus de gaz naturel directement à la Russie, mais aux pays européens qui reçoivent du gaz russe via le gazoduc passant à travers le territoire ukrainien. De facto, le combustible est prélevé sans avoir franchi la frontière ukrainienne, mais légalement, il est considéré comme importé de l’UE.
En vertu du contrat signé fin 2019 entre Gazprom et l’ukrainien Naftogaz, la partie russe garantit le transit de 40 milliards de mètres cubes de gaz via le territoire ukrainien par an. Or, toujours d’après Sergueï Makogone, au début de 2022, ces livraisons ont diminué de près de moitié.
Dans le contexte de la dégradation des rapports entre Moscou et Kiev qui a débuté en 2014, la Russie a procédé à la mise en place du gazoduc Nord Stream 2 censé acheminer son gaz en Europe en contournant l’Ukraine. Or, bien que le gazoduc soit prêt à l’exploitation depuis fin 2021, il attend toujours le feu vert du régulateur allemand, alors que Berlin menace d’imposer des sanctions à son encontre en cas d’agression militaire de l’Ukraine par le Kremlin.