Dans une analyse publiée récemment sous le titre: Nouveau modèle de développement du Maroc: des leçons pour la Libye?, le politologue Abdellah Tourabi revient en détails sur la genèse du nouveau modèle de développement lancé sous l'impulsion du roi Mohammed VI, ainsi que sur les principales conclusions du rapport présenté au souverain le 25 mai 2021.
Ainsi, l’analyse du centre européen estime que le nouveau modèle de développement, élaboré par la Commission spéciale présidée par Chakib Benmoussa, constitue "un exemple de la manière dont les Libyens pourraient élaborer ensemble une feuille de route inclusive et participative".
Cette feuille de route, soutient-il, "pourrait donner une vision commune pour la Libye, en dépit de sa diversité démographique et ses divisions politiques".
"En particulier, explique l’auteur de l’étude, les Libyens peuvent trouver intéressants: le rôle de guide des institutions de l'État dans l'expérience marocaine, sa dimension participative et sa prise en compte de la diversité du pays."
“Malgré les différences historiques et politiques entre les deux pays et les différents types de gouvernement et d'institutions politiques dans chacun d'eux, l'expérience marocaine constitue un exemple important”, souligne le centre de recherche.
L’étude recommande aux acteurs politiques en Libye de s’inspirer du modèle marocain dans l’élaboration de leur propre feuille de route et philosophie de développement.
Quelles sont les priorités?
Pour le centre de recherche européen, la priorité doit être accordée à l'intérêt général, en acceptant les divergences de points de vue et de perspectives, en écoutant toutes les parties et en les impliquant dans la préparation d'une feuille de route qui donne une représentation honnête et impartiale de la réalité sur le terrain. Le think tank explique, d'autre part, qu’il convient de confier à des personnes ayant fait preuve d'intégrité, de compétence et de capacité de travail pour le bien commun, la mission de superviser l'élaboration de cette feuille de route.
L’analyste souligne aussi l’importance d’interagir avec les citoyens de tout le pays et d'être à l'écoute de leurs points de vue. La Commission spéciale dirigée par M.Benmoussa, rappelle l’auteur de l’étude, a pu rencontrer directement plus de 9.700 personnes et a tenu 1.600 auditions, outre la réception de 6.600 contributions écrites.
Le Centre indique également qu’il convient de mettre à profit autant que possible les technologies numériques et les médias sociaux afin de faire participer les citoyens à la recherche de solutions.
Enfin, les conclusions de la feuille de route ou du modèle doivent être soumises à un débat public afin de recueillir aussi bien les réactions positives que les critiques.