Une flottille de tankers avec du GNL serait en route des États-Unis vers l’Europe

Sur fond des tentatives pour trouver une alternative au gaz russe alors que les stocks européens sont peu remplis, le nombre de tankers avec du GNL américain allant vers le Vieux Continent se multiplie, relate le WSJ. Le patron de la société d’analyse Vortexa Inc estime toutefois qu’"ils ne couvriront qu'une partie" des livraisons russes.
Sputnik
Les réserves de gaz en Europe sont basses cet hiver, alors que l'approvisionnement depuis la Russie est remis en question par l’Occident ayant peur que les tensions autour de l’Ukraine n’en interrompent les flux. Dans ce contexte, les responsables européens s’efforcent de verrouiller les approvisionnements énergétiques et se sont tournés vers les États-Unis, indique le Wall Street Journal.
Selon le journal, "plus de deux douzaines de pétroliers sont en route des États-Unis vers l’Europe, attirés par les prix élevés du gaz dans l’UE". Et comme l’indique la société d’analyse pétrolière Vortexa Inc, 33 autres navires pourraient les suivre. Cependant, le patron de l'entreprise, Clay Sigle, estime qu’"ils ne couvriront qu'une partie" des livraisons russes.
Le Wall Street Journal affirme que les responsables de l’énergie de l’UE se sont regroupés avec leurs homologues américains et se sont dirigés vers des producteurs de gaz incluant l’Azerbaïdjan et le Qatar. En outre, l’administration Biden a tenu des appels vidéo avec des responsables du monde entier, essayant de convaincre les acheteurs en Corée du Sud, au Japon et dans d’autres pays qui ont déjà payé leurs importations pour que les États-Unis réacheminent ces expéditions vers l’Europe, comme l’indiquent au journal des personnes impliquées dans ces pourparlers.
Fin décembre, Bloomberg avait déjà annoncé qu’une vingtaine de tankers transportant du gaz naturel américain se dirigeaient vers l’Europe, alors qu’une quinzaine avaient été observés avant les vacances de Noël.
Au total, jusqu’à 40 tankers supplémentaires transportant du GNL pourraient mouiller avant fin janvier dans les ports européens, avait avancé le Financial Times.

Des réserves de gaz européennes basses

Malgré l'arrivée record de gaz liquéfié, les réserves de gaz souterraines en Europe étaient épuisées de plus de 40% à la date du 25 janvier, selon les données de Gas Infrastructure Europe (GIE).
"Selon Gas Infrastructure Europe, le volume de gaz dans les stocks souterrains européens était au 25 janvier inférieur de 26,9% (14,9 milliards de mètres cubes) à celui de l'année dernière. Plus des trois quarts du volume livré pendant la saison estivale ont déjà été pompés. Au 25 janvier, 75,9% avaient déjà été tirés, soit 36,3 milliards de mètres cubes de gaz", écrit l’entreprise russe Gazprom sur sa chaîne Telegram.

Gazprom se dit prêt à livrer des volumes supplémentaires

Gazprom, qui avait d’ailleurs annoncé avoir augmenté ses exportations à l’étranger de 5,8 milliards de mètres cubes à l’issue de 2021, a qualifié de mensongères les accusations d'insuffisance des livraisons à l’Europe, tout en rappelant que le gaz russe transitait toujours par l’Ukraine bien que le contrat ait déjà été rempli. Le groupe se dit prêt à en livrer des volumes supplémentaires dans le cadre des contrats de long terme en vigueur.
Fin décembre, le PDG du géant gazier Alexeï Miller a également annoncé la fin du remplissage de la deuxième conduite du gazoduc Nord Stream 2, destiné à acheminer du gaz vers l’Europe.
Vladimir Poutine a souligné que le nouveau gazoduc "servirait à stabiliser les prix du combustible sur le marché européen" et a promis que l’Europe "commencerait à recevoir d’importants volumes supplémentaires de gaz russe" dès qu’elle approuverait son lancement. Ce qui ne presse pas pour autant Bruxelles.
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