Changement de braquet? L’infectiologue Karine Lacombe, connue pour ses positions pro-mesures sanitaires, souhaite une révision de la méthode. Sur Twitter, elle appelle de ses vœux à arrêter de "tester, isoler et tracer", mais poursuivre "l’effort de la vaccination" et "trait(er) les plus fragiles". La raison? "Le visage de l’épidémie change, changeons de paradigme", a-t-elle fait valoir.
Vers une nouvelle approche donc? Pas si neuve, selon le docteur Jérôme Marty, contacté par
Sputnik. Il rappelle que la stratégie gouvernementale "tester, tracer, isoler" ne peut pas marcher avec des centaines de milliers de malades par jour et elle n’est donc plus appliquée. Surtout que
les pass continuent de fonctionner même en cas de maladie de leur propriétaire.
Une multiplication des dépistages qui ne garantit pas d’avoir un chiffre précis sur les contaminations réelles. Et qui coûtent surtout très cher à l’État. L’apparition d’Omicron en décembre a provoqué un surcoût de 600 millions d’euros sur le budget "tests Covid" de 2021, pour une facture totale de
6,9 milliards, trois fois plus qu’en 2020. Et en 2022, les tests devraient revenir à 1,5 milliard d’euros… pour le seul mois de janvier.
Au-delà des effets sur le budget de l’État, faut-il relâcher la pression? À l’image du Royaume-Uni ou encore du Danemark qui a annoncé le 26 janvier que les
dernières restrictions liées au coronavirus pouvaient être levées. "
La forte adhésion au programme vaccinal s’est révélée être ce que nous pensions: une “super-arme”, et elle nous a donné une défense solide contre l’infection qui subsiste", a argué le Premier ministre danois.
De l’autre côté des Pyrénées, la Catalogne va abandonner son pass sanitaire ce 28 janvier car jugé peu efficace contre la transmission d’Omicron. Le gouvernement français devrait suivre la même logique d’allègement des restrictions à partir du 2 février prochain, comme l’a confirmé Gabriel Attal: "C’est en responsabilité que nous avons décidé de ce calendrier."
Le Dr Jérôme Marty considère quant à lui qu’il ne faut pas "relâcher complètement mais lentement afin d’être en observation". Notamment à cause de l’apparition d’un sous-variant du virus.
Cette vision ne serait-elle pas un brin alarmiste? "Certes, Omicron a moins d’incidence, on voit que cela baisse un peu dans les services de réanimation. Mais concernant les hospitalisations, ça continue à augmenter à certains endroits", se défend le Dr Marty. Des hospitalisations néanmoins "plus courtes qu’avec les variants précédents", comme l’a indiqué Olivier Véran. Les patients "vont avoir des besoins en oxygène de trois ou quatre jours et [...] ils vont pouvoir ensuite sortir", a détaillé le ministre de la Santé.
Par ailleurs, le Dr Marty pointe également la hausse du taux d’hospitalisation chez les enfants. "Tout ça n’est pas anodin", prévient-il. "Lorsque l’on explique cela, on dit “vous inquiétez les gens”, ou on se fait traiter de “covidiste”, mais on est simplement factuel", poursuit-il.
D’après les données de Santé publique France, entre le début mars 2020 et aujourd’hui, 932 cas de PIMS (ou MIS-C) auraient été signalés, dont 849 en lien avec le Covid.
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Au cours de ces trois premières semaines de 2022, on observe une très nette augmentation du nombre des cas de PIMS", a relevé Santé publique France.