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Bientôt la fin du "tester, isoler, tracer"? "Cela fait belle lurette que c’est terminé"

© Sputnik . Alexeï SoukhoroukovUn test de dépistage du Covid-19
Un test de dépistage du Covid-19 - Sputnik Afrique, 1920, 28.01.2022
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Face à l’ampleur des nouvelles contaminations dues à Omicron, certains médecins plaident pour un changement de stratégie, notamment en matière de dépistage. Pour le docteur Jérôme Marty, la prudence et l’observation restent toutefois de mise.
Changement de braquet? L’infectiologue Karine Lacombe, connue pour ses positions pro-mesures sanitaires, souhaite une révision de la méthode. Sur Twitter, elle appelle de ses vœux à arrêter de "tester, isoler et tracer", mais poursuivre "l’effort de la vaccination" et "trait(er) les plus fragiles". La raison? "Le visage de l’épidémie change, changeons de paradigme", a-t-elle fait valoir.
Vers une nouvelle approche donc? Pas si neuve, selon le docteur Jérôme Marty, contacté par Sputnik. Il rappelle que la stratégie gouvernementale "tester, tracer, isoler" ne peut pas marcher avec des centaines de milliers de malades par jour et elle n’est donc plus appliquée. Surtout que les pass continuent de fonctionner même en cas de maladie de leur propriétaire.

"Cela fait belle lurette que c’est terminé. Les personnels de l’Assurance maladie ne peuvent pas tracer 500.000 individus, donc on ne fait plus que “tester, tester et tester”."

Une multiplication des dépistages qui ne garantit pas d’avoir un chiffre précis sur les contaminations réelles. Et qui coûtent surtout très cher à l’État. L’apparition d’Omicron en décembre a provoqué un surcoût de 600 millions d’euros sur le budget "tests Covid" de 2021, pour une facture totale de 6,9 milliards, trois fois plus qu’en 2020. Et en 2022, les tests devraient revenir à 1,5 milliard d’euros… pour le seul mois de janvier.

Vers un allègement des mesures sanitaires?

Au-delà des effets sur le budget de l’État, faut-il relâcher la pression? À l’image du Royaume-Uni ou encore du Danemark qui a annoncé le 26 janvier que les dernières restrictions liées au coronavirus pouvaient être levées. "La forte adhésion au programme vaccinal s’est révélée être ce que nous pensions: une “super-arme”, et elle nous a donné une défense solide contre l’infection qui subsiste", a argué le Premier ministre danois.

"C’est pourquoi le gouvernement a décidé que le coronavirus ne devait plus être considéré comme une maladie menaçante pour la société", a déclaré la cheffe du gouvernement du Danemark.

De l’autre côté des Pyrénées, la Catalogne va abandonner son pass sanitaire ce 28 janvier car jugé peu efficace contre la transmission d’Omicron. Le gouvernement français devrait suivre la même logique d’allègement des restrictions à partir du 2 février prochain, comme l’a confirmé Gabriel Attal: "C’est en responsabilité que nous avons décidé de ce calendrier."
Le Dr Jérôme Marty considère quant à lui qu’il ne faut pas "relâcher complètement mais lentement afin d’être en observation". Notamment à cause de l’apparition d’un sous-variant du virus.

"Nous ne voudrions pas que l’on vive avec la souche BA.2 ce que l’on a vécu avec le variant Omicron par rapport au Delta. C’est-à-dire avoir une espèce de vague dans la vague. Il faut être prudent", prévient le médecin.

Cette vision ne serait-elle pas un brin alarmiste? "Certes, Omicron a moins d’incidence, on voit que cela baisse un peu dans les services de réanimation. Mais concernant les hospitalisations, ça continue à augmenter à certains endroits", se défend le Dr Marty. Des hospitalisations néanmoins "plus courtes qu’avec les variants précédents", comme l’a indiqué Olivier Véran. Les patients "vont avoir des besoins en oxygène de trois ou quatre jours et [...] ils vont pouvoir ensuite sortir", a détaillé le ministre de la Santé.
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Par ailleurs, le Dr Marty pointe également la hausse du taux d’hospitalisation chez les enfants. "Tout ça n’est pas anodin", prévient-il. "Lorsque l’on explique cela, on dit “vous inquiétez les gens”, ou on se fait traiter de “covidiste”, mais on est simplement factuel", poursuit-il.

"Si on peut nous prouver qu’il n’y a pas 500.000 cas, au bas mot, par jour, qu’il n’y a pas 10% de Covid long et qu’il n’y a pas de cas de syndromes inflammatoires multisystémiques pédiatriques (PIMS) en augmentation chez les enfants, je n’ai rien contre le relâchement", indique le président du syndicat UFML.

D’après les données de Santé publique France, entre le début mars 2020 et aujourd’hui, 932 cas de PIMS (ou MIS-C) auraient été signalés, dont 849 en lien avec le Covid.
"Au cours de ces trois premières semaines de 2022, on observe une très nette augmentation du nombre des cas de PIMS", a relevé Santé publique France.

"Je suis pour le fait de relâcher à condition que l’on mette en œuvre tout ce qui permet de diminuer les risques de contaminations, c’est-à-dire une vraie politique de l’air intérieur (détecteurs de CO2, purificateurs d’air, amélioration des capacités d’aération)", conclut le Dr Jérôme Marty.

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