On peut dire qu’elle aime la presse. Mariana Zhaglo s’est faite remarquer par son intervention pour le Times le 24 janvier. Elle y déclarait avoir fait l’acquisition d’un fusil de chasse avec ses fonds propres au lieu de financer les travaux de rénovation de sa cuisine. Elle a également acheté un silencieux, un bipied et un viseur télescopique. Son arsenal se compose en plus d’un casque, d’un camouflage neige, d’un gilet pare-balles, de poches à munitions, de bottes et d’un uniforme de l’armée britannique.
Cette femme de 52 ans, chercheuse en marketing, indiquait avoir fait ce choix par peur de l’invasion russe. "En tant que mère, je ne veux pas que mes enfants héritent des problèmes de l’Ukraine, ou que ces menaces leur retombent dessus. Il vaut mieux que je gère cela maintenant", a-t-elle affirmé.
Cette femme de 52 ans, chercheuse en marketing, indiquait avoir fait ce choix par peur de l’invasion russe. "En tant que mère, je ne veux pas que mes enfants héritent des problèmes de l’Ukraine, ou que ces menaces leur retombent dessus. Il vaut mieux que je gère cela maintenant", a-t-elle affirmé.
Cependant, ce témoignage comporte un petit problème. Présentée comme une citoyenne ordinaire, Mariana est en réalité membre des Forces de défense territoriale de l’Ukraine (TDF), une unité composée de volontaires.
La loi ukrainienne du 1er janvier 2022 a intégré ces contingents à l’armée régulière. Elle stipule que ces troupes seront déployées dans des zones en dehors des conflits, à moins que le Président ne leur ordonne d'accomplir d'autres missions. Toute personne âgée de 18 à 60 ans, quel que soit son sexe ou son expérience militaire, peut en faire partie. Les recrues s'entraînent en dehors de leurs heures de travail.
Des sorties médiatiques qui ne concordent pas
En avril 2021, elle a témoigné pour l’Ukrainskaya Pravda, dans un article sur les Forces de défense territoriale. Elle n’était alors pas une chercheuse en marketing, mais une enseignante diplômée en physique et astronomie. Selon le média ukrainien, elle a rejoint le 130e bataillon Solomensky en 2020 et s’entraîne quatre fois par mois. Elle avait affirmé avoir dépensé 30.000 hryvnias pour sa tenue militaire et avoir décidé de s’engager car elle en avait marre "d'être la défenseure de canapé du pays".
En décembre 2021, elle apparaît dans l’édition anglaise du journal tchèque Salten News. Dans l’article, elle se dit chercheuse en marketing et avoir intégré le bataillon pour suivre son coach en fitness. Elle y déclare être heureuse de son nouveau passe-temps.
Le même mois, elle apparaît également dans un article du Telegraph dans lequel elle affirme être nerveuse par rapport à un éventuel conflit. Elle a confié s’inquiéter du sort de ses trois enfants si elle venait également à être appelée sous les drapeaux, son mari étant militaire.
En janvier, elle raconte à un correspondant de l'Independent que Kiev se trouve "à proximité de la frontière russe", alors que la frontière est à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale ukrainienne et qu'il y a 867 km entre Kiev et Moscou.
Une fausse histoire de militants
Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, a commenté le 25 janvier l’article du Times sur Mme Zhaglo. La diplomate a affirmé que le quotidien britannique a répété ses succès de 1993 lorsque ceux-ci avaient présenté Ben Laden comme étant un guerrier anti-soviétique qui envoyait des hommes vers "le chemin de la paix".
Elle a ensuite ajouté que le Times avait battu le record en publiant les photos d’une "simple citoyenne ukrainienne" avec un fusil alors que celle-ci est en réalité une simple femme ukrainienne des Forces de défense territoriale de l’Ukraine.
La diplomate a conclu en disant qu’il s’agissait d’une énième fausse histoire sur des militants, dont la propagande occidentale fait des "combattants de la liberté" anti-russes.