Nouvelle
passe d’armes entre Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Julien Aubert, député LR du Vaucluse, le 25 janvier à l’Assemblée nationale.
Le député a interpellé la ministre sur la stratégie énergétique de l’exécutif, notamment les conséquences de la limitation de la hausse des prix de l’électricité pour les particuliers. "Madame le ministre", lance-t-il en
guise d’introduction.
Une formulation qui est visiblement mal passée auprès de la ministre.
Mais Julien Aubert a persisté à appliquer le déterminant masculin au mot "ministre": "Il est toujours dommage pour un ministre qui s'en va, de laisser derrière elle plus de choses sur l'orthographe et la grammaire, que sur la stratégie énergétique".
Ce n’est
pas la première fois que l’élu s’adresse à la ministre de la sorte. Il y a à peine quatre mois, début octobre, toujours au sein de l'hémicycle, Julien Aubert avait déjà appelé Barbara Pompili "madame le ministre". Et l’intéressée avait alors déjà répondu en se fendant d’un "monsieur la rapporteure".
"C’est trop demander en 2021 d’être appelée "madame la ministre" et non "le ministre" lorsqu’on est une femme?", interrogeait Barbara Pompili sur Twitter suite à son premier accrochage avec le député du Vaucluse.
En 2019, l’Académie française tranchait sur le sujet
dans un rapport, affirmant qu’"il n’existe aucun obstacle de principe à la féminisation des noms de métiers et de professions".
L’institution a évoqué de nombreuses formes de féminisation des noms de métiers. Quant au mot "ministre", il est possible de marquer le féminin par l’article, précise l’académie. Idem pour "maire" ou pour les noms des professions comme "architecte", "artiste", "juge", "secrétaire", "comptable", "garde", "gendarme", "diplomate".
Pourtant, l’Académie française constate une "certaine résistance à la féminisation" quand il s’agit des degrés supérieurs de la hiérarchie professionnelle: "L’étude du mot "chef" [pour qui il est difficile de trouver une forme applicable aux appellations féminines, ndlr] conduit à un constat: la langue française a tendance à féminiser faiblement ou pas les noms des métiers (la remarque peut être étendue aux noms de fonctions) placés au sommet de l’échelle sociale".