Passe d’armes entre "madame le ministre" Barbara Pompili et "monsieur la députée" Julien Aubert

© Sputnik . Dominique Boutin / Accéder à la base multimédiaAssemblée nationale
Assemblée nationale - Sputnik Afrique, 1920, 26.01.2022
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Le député LR Julien Aubert persiste et signe quant à la féminisation des fonctions. En effet, il a de nouveau appelé la ministre de la Transition écologique "madame le ministre". Et la réponse de Barbara Pompiline s'est pas fait attendre: "monsieur la députée".
Nouvelle passe d’armes entre Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Julien Aubert, député LR du Vaucluse, le 25 janvier à l’Assemblée nationale.
Le député a interpellé la ministre sur la stratégie énergétique de l’exécutif, notamment les conséquences de la limitation de la hausse des prix de l’électricité pour les particuliers. "Madame le ministre", lance-t-il en guise d’introduction.
Une formulation qui est visiblement mal passée auprès de la ministre.

"Alors, monsieur la députée, si vous continuez à m’appeler madame le ministre, ça c’est la première chose", rétorque-t-elle sous les applaudissements des députés.

Mais Julien Aubert a persisté à appliquer le déterminant masculin au mot "ministre": "Il est toujours dommage pour un ministre qui s'en va, de laisser derrière elle plus de choses sur l'orthographe et la grammaire, que sur la stratégie énergétique".

"Monsieur la rapporteure"

Ce n’est pas la première fois que l’élu s’adresse à la ministre de la sorte. Il y a à peine quatre mois, début octobre, toujours au sein de l'hémicycle, Julien Aubert avait déjà appelé Barbara Pompili "madame le ministre". Et l’intéressée avait alors déjà répondu en se fendant d’un "monsieur la rapporteure".

"Je demande de manière très claire à être appelée "madame la ministre". Si monsieur le député ne respecte pas cela, il sera appelé "monsieur la rapporteure" et j’en prends la pleine responsabilité", poursuivait-elle, après que la vice-présidente Annie Genevard, qui dirigeait alors la séance, avait souligné une "provocation".

Féminisation des métiers et des fonctions

"C’est trop demander en 2021 d’être appelée "madame la ministre" et non "le ministre" lorsqu’on est une femme?", interrogeait Barbara Pompili sur Twitter suite à son premier accrochage avec le député du Vaucluse.
En 2019, l’Académie française tranchait sur le sujet dans un rapport, affirmant qu’"il n’existe aucun obstacle de principe à la féminisation des noms de métiers et de professions".
L’institution a évoqué de nombreuses formes de féminisation des noms de métiers. Quant au mot "ministre", il est possible de marquer le féminin par l’article, précise l’académie. Idem pour "maire" ou pour les noms des professions comme "architecte", "artiste", "juge", "secrétaire", "comptable", "garde", "gendarme", "diplomate".

"Au sommet de l’État, et pour ce qui regarde plus particulièrement les charges confiées aux membres du gouvernement, la féminisation s’opère usuellement sans contrainte, les mots "ministre" et "secrétaire (d’État)" ne soulevant pas de difficulté particulière – l’article suffit à leur conférer la marque du féminin", écrivent les académiciens.

Pourtant, l’Académie française constate une "certaine résistance à la féminisation" quand il s’agit des degrés supérieurs de la hiérarchie professionnelle: "L’étude du mot "chef" [pour qui il est difficile de trouver une forme applicable aux appellations féminines, ndlr] conduit à un constat: la langue française a tendance à féminiser faiblement ou pas les noms des métiers (la remarque peut être étendue aux noms de fonctions) placés au sommet de l’échelle sociale".
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