Le vote sur le gazoduc Nord Stream 2, qui acheminera du gaz de la Russie vers l'Allemagne, intervient à un moment délicat pour la Maison Blanche, qui doit faire face à un regain de tensions avec Moscou en raison du déploiement de ses troupes à la frontière avec l'Ukraine.
Soulignant le dilemme des démocrates, dont beaucoup ont déjà voté pour des sanctions similaires, les sénateurs ont affirmé qu'ils sont alarmés par la Russie et le gazoduc, mais que la législation du sénateur Cruz n'est pas la réponse la plus efficace.
"Nous ne pouvons pas considérer cette législation de manière isolée. Cette législation (…) arrive à un moment où l'administration épuise toutes les voies diplomatiques pour dissuader Poutine de continuer à violer l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a déclaré la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen, ajoutant que le gazoduc est "un levier que l'Occident peut utiliser à un moment crucial".
Dans cette même veine, le sénateur démocrate Chris Murphy a fait valoir que le projet de loi serait un "cadeau" pour le président russe Vladimir Poutine en créant des dissensions entre les États-Unis et l'Allemagne.
"Nous devons envoyer un message à Vladimir Poutine pour lui dire que les États-Unis et l'Europe sont ensemble et que nous allons appliquer un ensemble de sanctions écrasantes si vous pénétrez davantage en Ukraine", a-t-il dit.
De son côté, le sénateur Cruz a fait valoir que son projet de loi était "le meilleur moyen de dissuader Poutine d'envahir l'Ukraine" et que, sans lui, "l'Ukraine risque d'être rayée de la carte".
Le sénateur républicain avait forcé les démocrates à examiner ce projet de loi en bloquant la confirmation des candidats du président Biden pour les postes d’ambassadeurs à l’étranger pendant près d’un an.
Le vote sur le gazoduc intervient après que l'administration Biden a organisé trois réunions distinctes avec des responsables russes en Europe cette semaine en raison de la crise ukrainienne.