Le 1er novembre, trois citoyens algériens ont été tués dans le territoire contesté du Sahara occidental. La présidence algérienne a accusé le Maroc d'avoir mené une attaque avec une "arme sophistiquée" contre deux convois de transports algériens. Alger a évoqué une riposte. C’est le dernier épisode en date d’une escalade menaçante entre les deux pays.
"Aujourd’hui, on parle d’une rupture totale des relations entre les deux pays. Il ne reste que la guerre", estime Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherches et d’analyses politiques et sociologiques, basé en Suisse.
À la fin du mois d’août déjà, l’Algérie rompait ses relations diplomatiques avec le Maroc. Une riposte au soutien que le royaume chérifien apporterait aux séparatistes algériens du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). Une ligne rouge pour Alger.
Le rapprochement entre Rabat et Tel-Aviv n’a pas contribué à l’apaisement non plus. "Les Algériens pensent que c’est une menace contre la sécurité nationale algérienne et contre leurs intérêts", commente Riadh Sidaoui.
Les deux voisins s’écharpent depuis de nombreuses années autour du Sahara occidental. Ils accumulent les griefs. La perspective d’une détente reste pour le moins hypothétique. Jusqu’où ira la brouille entre les frères ennemis marocains et algériens?