Samedi 11 décembre, les Lions de l’Atlas affrontaient les Fennecs en quarts de finale de la Coupe arabe de football à Doha. La sélection algérienne l’a finalement emporté aux tirs au but, après un partage 2-2 à la fin du temps réglementaire. À 6.000 kilomètres de là, la célébration de la victoire a dégénéré sur la plus célèbre avenue française.
Comme le montrent les images du journaliste Clément Lanot, des supporters brandissant le drapeau algérien ont bloqué la circulation au beau milieu des Champs-Élysées. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser. Elle a été visée par des projectiles en retour. La bridage cynophile a également été déployée.
"Zemmour, Zemmour, on t’enc*le" ont crié certains supporters. "Ils détestent l'ordre, le respect. Ils agressent les policiers, ils sèment le chaos", dénonce le porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police Matthieu Valet, partageant une autre scène des troubles dans la capitale. "Dans quatre mois, ce sera la fin de l’impunité, qu’ils en soient bien conscients", a réagi sur Twitter Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national à la présidentielle.
Haute tension
La rencontre Maroc-Algérie dépassait la sphère sportive en raison des relations diplomatiques entre les deux pays. Depuis cet été, Rabat n’a officiellement plus aucun contact avec Alger, sur fond de lourdes divergences sur la question du Sahara occidental. Un contentieux qui divise les deux nations depuis des décennies, car l’Algérie soutient le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui.
Les tensions se sont encore exacerbées début novembre, lorsque trois civils algériens ont été retrouvés morts à bord d’un camion sur le territoire du Sahara occidental. Alger a alors accusé l’armée marocaine d’avoir utilisé un drone pour les éliminer.