Plus que deux jours avant le référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie… Le tout dans une quasi-indifférence générale. La France "rechigne à dépenser les deux milliards que lui coûte annuellement la Nouvelle-Calédonie", constate avec amertume Hugues Eudeline dans Le Figaro. Au micro de Sputnik, l’ancien commandant de sous-marin d’attaque, chercheur à l’Institut Thomas More, accuse les dirigeants français de ne penser "qu’à faire des économies", sans voir l’importance stratégique que revêt le Caillou. Et celui-ci d’avertir: "on risque de le payer très cher". Car les Chinois et les États-Unis sont à l’affût.
En cas d’indépendance, Nouméa aura "besoin d’argent", l’incitant à se tourner vers une grande puissance régionale. La Chine, l’Australie ou les États-Unis? Très présent dans les micro-États du Pacifique, l’Empire du Milieu pourrait utiliser la Nouvelle-Calédonie comme "base logistique" afin de se dégager de la stratégie d’encerclement menée par les États-Unis. Publié en septembre, un rapport de l’IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire) avait évoqué des ingérences chinoises sur le Caillou. La Chine y suivrait déjà de près les mouvements indépendantistes.
Washington n’est pas en reste. Le pacte AUKUS, signé avec l’Australie et la Grande-Bretagne dans l’Indopacifique, a ostensiblement tenu la France à l’écart. "Les Américains se sont toujours méfiés de la France", relève l’ancien militaire, qui évoque la différence de stratégie vis-à-vis de Pékin. "L’anglosphère" miserait ainsi sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
"Pour couper l’herbe sous le pied des Chinois, les États-Unis ne seraient-ils pas tentés de devenir les protecteurs de la Kanaky indépendante?"