Moscou trolle le plan d’invasion de l’Ukraine révélé par un journal allemand

Après que le Bild a apporté son obole au plan d’invasion de l’Ukraine qui serait ourdi par Poutine, la porte-parole de la diplomatie russe a signalé que la nouveauté relevait du passé oublié tout en pointant du doigt un toponyme nazi employé par le quotidien allemand.
Sputnik
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a réagi sur Telegram à un article du journal allemand Bild intitulé "Voici comment Poutine pourrait détruire l’Ukraine". D’après la diplomate, l’Allemagne ne cesse de confirmer par son exemple que la nouveauté relève du passé oublié.
Elle signale qu’en composant des schémas d’invasion le média a utilisé un toponyme de 1942 et des "images américaines" modifiées puisées dans une récente publication du Washington Post.

Les projets d’invasion "connus" depuis la mi-octobre

Selon les recherches du Bild, les plans de la Russie pour une guerre contre l'Ukraine sont connus depuis la mi-octobre. La CIA les a interceptés dans des communications militaires russes et a informé d'abord son propre gouvernement, lequel a ensuite mis au courant l’Otan en novembre. Le Washington Post a été le premier média à en avoir parlé. Selon le journal, Moscou pourrait engager contre l’Ukraine 175.000 soldats.
Maria Zakharova commence son analyse par la ville de Lvov désigné sur la carte comme Lemberg.
"La ville de Lvov est appelée aujourd'hui en allemand Lwiw. C’est avec ce nom qu’elle figure dans les documents officiels du ministère allemand des Affaires étrangères. Mais sur une carte de 1942, lorsque la ville a été occupée, le toponyme austro-hongrois utilisé était celui de Lemberg. Par les nazis. Les journalistes allemands, quelle carte ont-ils utilisée?", a-t-elle écrit.
Et de préciser que la carte de l’est de l’Ukraine provient apparemment de la présidence ukrainienne car la ville de Dnepropetrovsk est désignée sous le nom de Dnipro qui lui a été attribué il y a cinq ans dans le cadre de la "décommunisation".
D'après Mme Zakharova, lorsque le journal a estimé que "quelque chose manquait", il a décidé d’élaborer un schéma d’invasion en utilisant une récente publication du Washington Post avec une carte similaire en tant que source d’inspiration.

Trois phases d’invasion

Le Bild écrit en se référant à des sources bien informées de l’Otan que l’attaque contre l’Ukraine sera menée en trois phases et que "la Russie occuperait environ les deux tiers de ce qui est aujourd'hui le territoire de l'Ukraine".
En commentant la première phase, nommée Sud par le Bild et visant à "sécuriser l'approvisionnement de la Crimée ainsi qu’à couper l'Ukraine de la mer et donc de l'approvisionnement", la porte-parole indique que le quotidien n’imagine évidemment pas que le pont de Crimée est utilisé à ces fins depuis plusieurs années.
En ce qui concerne la deuxième phase, Nord-Est, pendant laquelle la capacité défensive ukrainienne serait affaiblie par des frappes de missiles balistiques, elle souligne que Kiev remplit avec succès cette tâche lui-même.
La troisième phase est l’offensive sur la capitale ukrainienne depuis le Nord.

Kiev change d’avis

Après qu’une vague de publications sur "l’invasion russe" a déferlé sur les médias occidentaux, Kiev a d’abord déclaré n’avoir constaté aucune concentration de troupes russes près de sa frontière. Il a vite retourné sa veste pour affirmer que Moscou nourrissait des projets d’invasion.
La Russie a maintes fois démenti ces accusations qui sont, selon elle, utilisées comme prétexte pour accroître la présence de l’Otan près des frontières.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré que la Russie n’avait pas de projets agressifs, qu’elle n’avait aucune intention d’attaquer qui que ce soit et que le déplacement de troupes sur son propre territoire ne devait regarder personne.
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