Présidentielle française 2022

"Zemmour a fait progresser l’idée du Grand remplacement": une "victoire pour lui", selon Gourévitch

Éric Zemmour lors d'une présentation de son livre  La France n'a pas dit son dernier mot
Éric Zemmour, dont l’annonce de candidature semble imminente, a-t-il signé une première victoire idéologique en imposant la théorie du "Grand remplacement" dans le champ politique? Réponse avec l’essayiste Jean-Paul Gourévitch.
Sputnik
«C’est un sujet que les gouvernements ne veulent pas aborder. C’est bien plus facile de dire que c’est une théorie complotiste que d’examiner si scientifiquement, le Grand remplacement est une éventualité ou non», avance Jean-Paul Gourévitch devant les caméras de Sputnik.
Le «Grand remplacement», justement, Wikipédia le définit ainsi: il s’agirait d’une «théorie complotiste d’extrême droite, raciste et xénophobe». Une définition «polémique et exagérée», estime Jean-Paul Gourévitch, auteur de La Tentation Zemmour et le Grand Remplacement (Éd. Ovadia). L’universitaire juge toutefois qu’il est trop tôt pour parler de «Grand remplacement» en France et en Europe.
«Ceux qui parlent aujourd’hui de Grand remplacement négligent un certain nombre de variables sur lesquelles nous n’avons pas beaucoup d’informations. Qui peut dire aujourd’hui quel sera l’effet des bouleversements climatiques sur les vagues d’immigration? Personne ne peut prévoir l’impact des épidémies ou de l’impact de la montée de l’islamisme radical en Afrique, par exemple», souligne Gourévitch.
Force est de constater malgré tout que le syntagme, introduit au début des années 2010 par l’écrivain controversé Renaud Camus, est aujourd’hui repris partout dans la sphère politique et médiatique. Selon un sondage Harris Interactive récent, 67% des Français seraient inquiets à l’idée du «Grand remplacement». De plus, 61% des personnes interrogées disent penser qu’un tel phénomène va se produire en France dans les prochaines années.
«Éric Zemmour a fait “progresser” la thématique du grand remplacement. Il s’agit d’une victoire idéologique pour lui, que ni Renaud Camus ni ses prédécesseurs n’avaient réussi à accomplir», tranche Jean-Paul Gourévitch.
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